posté le 11-05-2013 à 19:49:21

La philosophie.

« Parmi les sciences, celle que l’on choisit pour elle-même et à seule fin de savoir, est considérée comme étant plus vraiment sagesse que celle qui est choisie en vue de ses résultats. »

Aristote, Métaphysique, 982 a 14-15.

 

« Toute la philosophie est comme un arbre, dont les racines sont la métaphysique, le tronc est la physique et les branches qui sortent de ce tronc sont toutes les autres sciences, qui se réduisent à trois principales, à savoir, la médecine, la mécanique et la morale ; j’entends la plus haute et la plus parfaite morale, qui présupposant une entière connaissance des autres sciences, est le dernier degré de la sagesse.    

Or, comme ce n’est pas des racines ni du tronc des arbres qu’on cueille des fruits, mais seulement des extrémités de leurs branches, ainsi, la principale utilité de la philosophie dépend de celles de ses parties qu’on ne peut apprendre que les dernières. »

Descartes, Lettre préface aux Principes.

 

« La science maîtresse, et qui est supérieure à toute science subordonnée, est celle qui connaît en vue de quelle fin chaque chose doit être faite, fin qui est, dans chaque être, son bien, et d’une manière générale, le souverain Bien dans l’ensemble de la nature. »

Aristote, Métaphysique, 982 b 1-7.

 

« La nature de tout acte, c’est-à-dire, d’un être selon ce qu’il y a en lui de perfection, est qu’il se communique lui-même dans toute la mesure de son pouvoir. »

Saint Thomas, De potentia, quest.2, art 1.

 

« Plus nous traitons le monde comme un spectacle, plus il doit nécessairement nous devenir métaphysiquement inintelligible. »

G. Marcel, Etre et avoir, p 22.

 

« Un imbécile peut toujours poser dix fois plus de questions que dix sages, dans le même temps, ne pourraient en résoudre. »

Lénine.

 

« La plupart des sectes ont raison dans une bonne partie de ce qu’elles avancent, mais non pas tant en ce qu’elles nient. »

Leibniz.

 

« Le génie contre la force barbare prendra les armes et le combat sera court car l’antique valeur dans les cœurs italiens n’est pas encore morte. »

Pétrarque.

 

« La majorité des français pensaient comme Bossuet ; tout d’un coup, les Français pensent comme Voltaire, c’est une révolution ! »

Paul Hazard, La crise de la conscience européenne.

 

« Le silence éternel de ces espaces infinis m’effraie. »

Pascal.

               

« Il est bien plus difficile de comprendre les auteurs que de les réfuter. »

Alain.

 

« La réflexion nuit beaucoup à l’intrépidité. »

A. France, Monsieur Bergeret à Paris, p 45.

 

« Les petits enfants sont des génies méconnus ; ils prennent possession de monde avec une énergie surhumaine. »

A. France, Le livre de mon ami, p 165.

 

« J’appelle « journalisme » tout ce qui sera moins intéressant demain qu’aujourd’hui. »

A. Gide.

 

« Les agrégations mènent à tout, sauf à l’enseignement, qui est d’ordre moral. »

P. Valéry.

 

« Les morts gouvernent les vivants. »

A. Comte.

 

« Se moquer de la philosophie, c’est vraiment philosopher. »

Pascal.

 

« Philosopher, c’est apprendre à mourir. »

Platon, Phédon.

 

« Le génie, s’il ne se donne pas à lui-même l’intégralité de sa culture, met du moins sur celle qu’il a reçue sa marque originelle. »

L. Robin, La pensée hellénique, p 1.

 

« Nous voulons satisfaire les penseurs et nous sommes persuadés qu’à négliger les bases, on expose la vérité à toutes les méconnaissances et à toutes les contradictions. »

Sertillange, Le problème du mal, p 5.

 

« Méfiez-vous des gens qui ne rient jamais, ce ne sont pas des gens sérieux. »

A. Allais.

 

« Quelque bien qu’on dise de nous, on ne nous apprend rien de nouveau. »

La Rochefoucauld, Maximes, 303.

 

« La Rochefoucauld, tant son livre est douloureux, donne envie de lire Corneille. »

 

« On ne doit jamais aimer absolument un bien si l’on peut sans remords ne le point aimer. »

Malebranche, Recherche..., p 12.

 

« La lecture du journal du matin est une sorte de prière matinale réaliste. »

Hegel, Aphorismes de l’époque d’Iéna, n° 31.

 

« Je serais enclin, pour ma part, à dénier la qualité proprement philosophique à toute oeuvre où ne se laisse pas discerner ce que j’appellerai la morsure du réel. »

G. Marcel, Du refus à l’invocation, p 89.

 

« La paix entre les deux guerres... était un incendie mal éteint. »

L. Lavelle, Le mal et la souffrance, p 4.

 

« Et qu’est-ce qu’une bonne éducation, sinon celle qui conduit à toutes sortes de jouissances, sans péril, et sans inconvénient. »

Diderot, Le neveu de Rameau, p 119.

 

« Travaillez pour ce monde comme si vous deviez toujours y vivre, et pour l’autre monde, comme si vous deviez mourir demain. »

Hadits.

 

« Le monde est prison pour le croyant et paradis pour l’infidèle. »

Sentence coranique.

 

« Toute la philosophie, lui dis-je, n’est fondée que sur deux choses, sur ce qu’on a l’esprit curieux et les yeux mauvais. »

Fontenelle, Entretiens sur la pluralité..., 1.

 

« Assez de gens ont toujours dans la tête un faux merveilleux, enveloppé d'une obscurité qu'ils respectent. Ils n'admirent la nature que parce qu'ils la croient une espèce de magie où l'on n'entend rien ; et il est sûr qu'une chose est déshonorée auprès d'eux dès qu'elle peut être conçue. »

Fontenelle, Entretiens sur la pluralité..., 1.

 

« Le meilleur usage que l’on peut faire des études de la philosophie est de connaître qu’elle est une voie d’égarement. »

Bayle.

 

« Le bon sens consiste beaucoup à connaître les nuances des choses. »

Montesquieu, Défense de l’Esprit des lois.

 

« Les gens du commun ne trouvent pas de différence entre les hommes. A mesure qu’on a plus d’esprit, on trouve qu’il y a plus d’hommes originaux. »

Pascal, Pensées.

 

« L’homme raisonnable ne déraisonne jamais. Il en est autrement de l’homme d’esprit. »

B. Groethuysen, Philosophie de la révolution...

 

« Pour les grecs, la nature était la norme et la science donnait la vertu. Désormais, la nature sera objet et la science donnera le pouvoir. »

K. Papaioannou, La civilisation et l’art de la Grèce antique, p 14.

 

« O mon âme, n’aspire pas à la vie immortelle, mais épuise le champ du possible. »

Pindare, Pythiques, III, 61.

 

« Aussitôt qu’il y a création, à quelque degré que ce soit, nous sommes dans l’être. »

Gabriel Marcel, Avoir et être, p 218.

 

« L’idée de la nature, c’est l’idée d’une puissance et d’un art divins, inexprimables, sans comparaison ni mesure avec la puissance et l’industrie de l’homme, imprimant à leurs œuvres un caractère propre de majesté et de grâce, opérant toutefois sous l’emprise de conditions nécessaires, tendant fatalement et inexorablement vers une fin qui nous surpasse, de manière pourtant que cette chaîne de finalité mystérieuse, dont nous ne pouvons démontrer scientifiquement ni l’origine, ni le terme nous apparaisse comme un fil conducteur, à l’aide duquel l’ordre s’introduit dans les faits observés, et qui nous met sur la trace des faits à rechercher. »

Cournot.

 

« Chaque homme porte en lui la forme entière de l’humaine condition. »

Montaigne, Essais.

 

« L’esprit du siècle : c’est une des rares maladies sur laquelle les antibiotiques n’agissent pas. »

Jean Anouilh.
 


 
 
posté le 11-05-2013 à 19:47:56

Le bonheur.

« Je n’ai jamais adopté la philosophie des heureux du siècle ; elle n’est pas faite pour moi ; j’en cherchais une plus appropriée à mon cœur, plus consolante dans l’adversité, plus encourageante pour la vertu. »

Rousseau, Rousseau juge de Jean-Jacques.

 

« Je ne suis pas fait pour le bonheur ; c’est un sentiment trop petit. »

F. Tristan, Le singe égal du ciel.

 

« Accuser les autres de ses malheurs est le fait d’un ignorant ; s’en prendre à soi-même est d’un homme qui commence à s’instruire ; n’en accuser ni un autre ni soi-même est d’un homme parfaitement instruit. »

Epictète, Manuel, V.

 

« Ne demande pas que ce qui arrive arrive comme tu veux. Mais veuille que les choses arrivent comme elles arrivent et tu seras heureux. »

Epictète, Manuel, VIII.

 

« J’ai découvert que tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de ne savoir demeurer au repos dans une chambre. »

Pascal.

 

« Accuser les autres de ses malheurs est le fait d’un ignorant ; s’en prendre à soi-même est d’un homme qui commence à s’instruire ; n’en accuser ni un autre ni soi-même est d’un homme parfaitement instruit. »

Epictète, Manuel, V.

 

« Ne demande pas que ce qui arrive arrive comme tu veux. Mais veuille que les choses arrivent comme elles arrivent et tu seras heureux. »

Epictète, Manuel, VIII.

 

« Au lieu de me plaindre de ce que la rose a des épines, je me félicite de ce que l’épine est surmontée de roses et que le buisson porte des fleurs. »

Joubert.

 

« Je suis heureux toutes les fois que je surmonte quelque chose. »

Beethoven.

 

« Si tu possèdes un jardin et une bibliothèque, il ne te manquera rien. »

Cicéron.

 

« Naître, vivre et mourir dans la même maison. »

Sainte Beuve.

 

« Il n’est pas au pouvoir de notre volonté de ne pas souhaiter être heureux. »

Malebranche, Recherche..., p 6.

 

« Notre civilisation qui, à mesure qu’elle s’affine, accroît nos moyens de souffrir. »

Louis Lavelle, Le mal et la souffrance, p 37.

 

« Nous n’avons conscience d’avoir été heureux que quand nous ne le sommes plus. Le bonheur crée entre le monde et nous une harmonie où la conscience tend à se dissoudre. Mais la douleur nous met à part. Nous sommes seuls à souffrir. »

Louis Lavelle, Le mal et la souffrance, p 83.

 

« La douleur, je la subis, mais la souffrance, j’en prends possession. »

Louis Lavelle, Le mal et la souffrance, p 86.

 

« On peut dire que la douleur n’intéresse jamais qu’une partie de moi-même ; mais dans la souffrance, le moi est engagé tout entier. »

Louis Lavelle, Le mal et la souffrance, p 88.

 

« La plupart des hommes mènent des existences de désespoir tranquille. »

Thoreau.

 


 
 
posté le 11-05-2013 à 19:46:43

La liberté.

« Cette chose est dite libre qui existe par la seule nécessité de sa nature et est déterminée par soi seule à agir. »

Spinoza, Ethique, définition 7.

 

« C’est une imperfection de notre liberté qui fait que nous pouvons choisir le mal au lieu du bien, un plus grand mal au lieu du moindre mal, le moindre bien au lieu du plus grand bien. Cela vient des apparences du bien et du mal qui nous trompent, au lieu que Dieu est toujours porté au vrai et au plus grand bien, c’est-à-dire au vrai bien absolument qu’il ne saurait manquer de connaître. »

Leibniz, Essais de Théodicée, 319.

 

« La volonté est une sorte de causalité des êtres vivants, en tant qu’ils sont raisonnables, et la liberté serait la propriété qu’aurait cette causalité de pouvoir agir indépendamment de causes étrangères qui la déterminent ; de même que la nécessité naturelle est la propriété qu’a la causalité de tous les êtres dépourvus de raison d’être déterminée à agir par l’influence de causes étrangères. »

Kant, Fondements..., p 179.

 

« Une volonté libre et une volonté soumise à des lois morales sont une seule et même chose. »

Kant, Fondements..., p 180.

 

« Le summum de bien qu’on puisse faire à un être, et qui l’élève au-dessus de tout ce que vous y pouvez faire, c’est de le rendre libre. »

Kierkegaard, Journal, VII A 181.

 

« Un être ne se sent obligé que s’il est libre, et chaque obligation, prise à part, implique la liberté. »

Bergson, Les deux sources..., p 24.

 

« L’acte libre s’identifie avec le moi fondamental. »

Bergson.

 

« L’être actif obéit ; l’être passif commande. »

Rousseau, Emile, IV, p 372.

 

« Je suis actif quand j’écoute la raison ; passif quand mes passions m’entraînent. »

Rousseau, Emile, IV, p 362.

 

« L’impulsion du seul appétit est esclavage, et l’obéissance à la loi qu’on s’est prescrite est liberté. »

Rousseau, Du contrat social, livre I, chap 8.

 

« La volonté consiste dans l’inclination à faire quelque chose à proportion du bien qu’elle renferme. »

Leibniz, Essais de théodicée, § 22.

 

La liberté, au sens cosmologique, c’est « la faculté de commencer de soi-même un état dont la causalité n’est pas subordonnées à son tour, suivant la loi de la nature, à une autre cause qui la détermine quant au temps. la liberté est, dans cette signification, une idée transcendantale pure qui d’abord ne continent rien d’emprunté à l’expérience, et dont en second lieu, l’objet ne peut être donné d’une façon déterminée dans aucune expérience... C’est en d’autres termes l’idée d’une spontanéité qui pourrait commencer d’elle-même à agir, sans qu’une autre cause ait dû la précéder pour la déterminer à l’action selon la loi de l’enchaînement causal. »

Kant.

               

« Le franc-arbitre consiste en ce qu’on veut que les plus fortes raisons ou impressions que l’entendement présente à la volonté n’empêchent point l’acte de la volonté d’être contingent, et ne lui donnent point une nécessité absolue et pour ainsi dire métaphysique. »

Leibniz, Nouveaux essais..., p 148.

 

« Etre libre, c’est ne « cesser jamais d’appliquer l’esprit. »

Malebranche, Recherche..., p 11.

 

« Le concept de liberté doit rendre réel dans le monde sensible la fin imposée par ses lois. »

Kant, Critique du jugement, introduction.

 

« Je n’acquiers la libre disposition de moi-même que par la réflexion. Jusque-là, c’était la nature qui agissait en moi et par moi. »

Louis Lavelle, Le mal et la souffrance, p 69.

 

« Nulle puissance humaine ne peut forcer le retranchement de la liberté du cœur. »

Fénelon.

 

« Toutes les substances ont la spontanéité. Mais seules les substances qui possèdent en plus l’intelligence, c’est-à-dire le pouvoir de délibérer, sont dites libres. »

G. Grua, Jurisprudence et théodicée..., p 139.

 

« Ce n’est pas toi qui a lancé la flèche, c’est Dieu qui l’a lancée. »

Coran, VIII, 17.

 

« Sartre a cru sauver la liberté par l’absurdité. »

Jean Guitton, Un siècle, une vie, p 61.

 

« Si le destin n’est pas orienté par une valeur supérieure, si le hasard est roi, voici la marche dans les ténèbres, l’affreuse liberté de l’aveugle. »

Albert Camus.

 

« Ce que nous nommons liberté, c’est l’irréductibilité de l’ordre culturel à l’ordre naturel. »

Sartre, Critique de la raison dialectique.

 

« A quoi que ce soit que l’homme s’applique, la nature l’y destinait. »

Diderot, Le neveu de Rameau.

 

« J’ignore en jurant fidélité à un être quel avenir nous attend et même en un sens quel être il sera demain ; et c’est cette ignorance même qui confère à mon serment sa valeur et son poids. »

Gabriel Marcel.
 


 
 
posté le 11-05-2013 à 19:45:26

La morale et le devoir.

« Notre affaire, dans ce monde, n’est pas de connaître toutes choses, mais celles qui regardent la conduite de notre vie. Si donc nous pouvons trouver les règles par lesquelles une créature raisonnable, telle que l’homme, considéré dans l’état où il se trouve dans ce monde, peut et doit conduire ses sentiments et les actions qui en dépendent ; si, dis-je, nous pouvons en venir là, nous ne devons pas nous inquiéter de ce qu’il y a plusieurs autres choses qui échappent à notre connaissance. »

Locke, Essai...

 

« La morale, qui est fondée sur le concept de l’homme, en tant qu’être libre, s’obligeant pour cela même, par sa raison, à des lois inconditionnées, n’a besoin ni de l’idée d’un Etre différent, supérieur à lui pour qu’il connaisse son devoir, ni d’un autre mobile que la loi-même, pour qu’il l’observe. »

Kant, La religion..., Préface de la 1ère édition.

 

« Ainsi, pour bien agir, il n’est pas besoin en morale d’un but ; la loi qui comprend d’une manière générale la condition formelle de l’usage de la liberté lui suffit. »

Kant, La religion..., Préface de la 1ère édition.

 

« Faire son devoir, ce n’est pas autre chose que faire ce qui rentre dans l’ordre moral ordinaire, cela ne mérite donc point d’être admiré. Cette admiration indique bien plutôt une discordance entre notre sentiment et le devoir comme si c’était quelque chose d’extraordinaire et de méritoire que de lui obéir. »

Kant, La religion..., Première partie.

 

« Agis toujours d’après une maxime telle que tu puisses également vouloir qu’elle devienne une loi universelle. »

Kant, Fondements...

 

« Agis de telle sorte que tu traites toujours l’humanité, aussi bien dans ta propre personne qu’en celle d’autrui, non pas comme un simple moyen, mais toujours aussi comme une fin. »

Kant, Fondements...

 

« Est violente toute action où l’on agit comme si l’on était seul à agir : comme si le reste de l’univers n’était là que pour recevoir l’action ; est violente, par conséquent, toute action que nous subissons sans en être en tous points les collaborateurs. »

Lévinas, Difficile liberté, p 18.

 

« Tout être raisonnable, comme fin en soi, doit pouvoir se considérer, en ce qui concerne toutes les lois auxquelles il peut être soumis, tout aussi bien comme législateur universel, puisque c’est la destination de ses maximes à servir de législation universelle qui le désigne comme fin en soi. »

Kant, Fondements...

 

« Le concept de l’obligation ne doit pas être cherché dans la nature de l’homme, ni dans les circonstances où il est placé en ce monde, mais a priori dans les seuls concepts de la raison pure ; et que tout autre prescription qui se fonde sur des principes de la simple expérience, fût-elle à certains égards une prescription universelle, du moment que pour la moindre part, peut-être seulement par un mobile, elle s’appuie sur des raisons empiriques, si elle peut être appelée une règle pratique, ne peut jamais être dite une loi morale. »

Kant, Fondements..., Préface, p 78.

 

« Dans l’hétéronomie, ce n’est pas alors la volonté qui se donne à elle-même la loi, c’est l’objet qui la lui donne par son rapport à elle. »

Kant, Fondements..., p 170.

 

« Ce que peut la vertu d’un homme ne doit pas se mesurer par ses efforts mais par son ordinaire. »

Pascal.

 

« Ce que j’appelle civilisation, c’est ce qui va de soi dans nos vertus. »

Alain.

 

« Dans le cas des vertus, il ne suffit pas pour qu’elles existent que l’homme agisse en juste et en tempérant ; il faut que l’agent sache comment il agit ; ensuite que son acte provienne d’un choix réfléchi en vue de cet acte lui-même ; en troisième lieu, qu’il accomplisse son acte avec une volonté ferme et immuable. »

Aristote, Ethique à Nicomaque, Livre 2, Chap 4.

 

« La vertu est donc une disposition acquise volontaire, consistant par rapport à nous, dans la mesure, définie par la raison conformément à la conduite d’un homme réfléchi. Elle tient la juste moyenne entre deux extrémités fâcheuses, l’une par excès, l’autre par défaut. »

Aristote, Ethique à Nicomaque, Livre 2, Chap 4.

 

« La nature de tout acte, c’est-à-dire, d’un être selon ce qu’il y a en lui de perfection, est qu’il se communique lui-même dans toute la mesure de son pouvoir. »

Saint Thomas, De potentia, quest.2, art 1.

 

« Le summum de bien qu’on puisse faire à un être, et qui l’élève au-dessus de tout ce que vous y pouvez faire, c’est de le rendre libre. »

Kierkegaard, Journal, VII A 181.

 

« Ce qui ne se fait pas par Amour et pour l’Amour finit invariablement par se faire contre l’Amour. »

G. Marcel, Les hommes contre l’humain, p 58.

 

« Il existe un chemin repérable qui conduit de chez les avorteurs, que fréquente la clientèle de Sartre, aux camps de mort où des tortionnaires s’acharnent sur un peuple sans défense. »

G. Marcel, Les hommes contre l’humain, p 58.

 

« Toute la moralité de nos actions est dans le jugement que nous en portons nous-mêmes. »

Rousseau, Emile, IV, p 373.

 

« L’être actif obéit ; l’être passif commande. »

Rousseau, Emile, IV, p 372.

 

« Je suis actif quand j’écoute la raison ; passif quand mes passions m’entraînent. »

Rousseau, Emile, IV, p 362.

 

« Nul n’est excepté du premier devoir de l’homme ; nul n’a droit de se fier au jugement d’autrui. »

Rousseau, Emile, IV.        

 

« Accuser les autres de ses malheurs est le fait d’un ignorant ; s’en prendre à soi-même est d’un homme qui commence à s’instruire ; n’en accuser ni un autre ni soi-même est d’un homme parfaitement instruit. »

Epictète, Manuel, V.

 

« Ne demande pas que ce qui arrive arrive comme tu veux. Mais veuille que les choses arrivent comme elles arrivent et tu seras heureux. »

Epictète, Manuel, VIII.

 

« Ne te préoccupe pas de ce qu’il (ton frère) fait, mais de ce que tu dois faire pour que ta volonté soit dans un état conforme à la nature. »

Epictète, Manuel, XXX.

 

« Il faut étudier ce qui est naturel non dans les êtres dépravés, mais dans ceux qui se comportent conformément à la nature. »

Aristote, Politique, 1.

 

« Anytos et Mélitos peuvent me tuer, mais non me nuire. »

Platon, Apologie de Socrate.

 

« Ce n’est pas la pauvreté qui chez nous est tenue pour honteuse, c’est de ne rien faire pour en sortir. »

Périclès.

 

« Il faut savoir blâmer et c’est là un devoir rigoureux. »

A. France, Le Crime de S. Bonnard, p 232.

 

« Il faut être trop bon pour l’être assez. »

Marivaux, Le jeu de l’amour..., I.

 

« Il faut agir comme si Dieu et l’âme existaient. »

Renan.

 

« Nos vertus ne sont le plus souvent que des vices déguisés. »

La Rochefoucauld.

 

« Je n’ai jamais adopté la philosophie des heureux du siècle ; elle n’est pas faite pour moi ; j’en cherchais une plus appropriée à mon cœur, plus consolante dans l’adversité, plus encourageante pour la vertu. »

Rousseau, Rousseau juge de Jean-Jacques.

 

« Retire donc ton aversion de tout ce qui ne dépend point de nous, et reporte-la, dans ce qui dépend de nous, sur tout ce qui est contraire à la nature. »

Epictète, Manuel, II, 2.

 

« La morale est plus proprement sentie que jugée. »

Hume, Traité de la nature humaine.

 

« Lactance avait dit que les hommes sont si délicats qu’ils se plaignent du moindre mal, comme s’il absorbait tous les biens dont ils ont joui. »

Leibniz, Essais de Théodicée, p 272.

 

« C’est une tentative au plus haut point condamnable que de vouloir tirer de ce qui se fait les lois de ce que je dois faire, ou de vouloir les y réduire. »

Kant.

 

« Les maux sans douleur sont les pires des maux. Mieux vaut une blessure avec douleur qu’une gangrène sans douleur, parce que là est la corruption. »

Saint Augustin, De natura boni, XX.

 

« L’intérêt parle toutes sortes de langues, et joue toutes sortes de personnages, même celui du désintéressé. »

La Rochefoucauld, Maximes, 39.

 

« L’esprit métaphysique proprement dit n’a jamais pu aboutir en morale à aucune autre théorie effective que le désastreux système de l’égoïsme, si usité aujourd’hui. »

A. Comte.

 

« Toutes les libérations successives ne mènent pas à une énergie nouvelle des valeurs, mais plutôt à une indifférenciation de la valeur. »

J. Baudrillard.

 

« L’éducation de la vie déprave les hommes légers et perfectionne ceux qui réfléchissent. »

Madame de Staël.

 

« Il faut agir en homme de pensée et penser en homme d’action. »

Bergson.

 

« Le propre de la sincérité c’est de m’obliger à être moi-même, c’est-à-dire à devenir moi-même ce que je suis. Elle est une recherche de ma propre essence, qui commence à s’adultérer dès que j’emprunte au dehors les motifs qui me font agir. »

L. Lavelle, L’erreur de Narcisse, p 54-56.

 

« La morale la plus virile ne connaît que des préceptes positifs : elle commande ce qu’il faut faire, elle n’a plus besoin de rien défendre. »

Louis Lavelle, Le mal et la souffrance, p 30.

 

« Le mal est le scandale du monde. Il est pour nous le problème majeur ; c’est lui qui fait pour nous du monde un problème. »

Louis Lavelle, Le mal et la souffrance, p 31.

 

« Il est impossible d’imaginer un monde où ne régnerait que le bien et d’où le mal serait banni. Car, pour une conscience qui n’aurait pas l’expérience du mal, il n’y aurait rien non plus qui méritât le nom de bien. »

Louis Lavelle, Le mal et la souffrance, p 32-33.

 

« Le bien appelle le mal comme la condition de son être même. »

Louis Lavelle, Le mal et la souffrance, p 34.

 

« Il n’y a peut-être pas de mal dans le monde qui soit sans rapport avec la douleur ; mais le mal ne réside point en elle, il est l’attitude de la volonté à son égard. »

Louis Lavelle, Le mal et la souffrance, p 39.

 

« Regardons l’innocence d’un enfant ; c’est une innocence négative, c’est celle de la nature. Il n’a point encore commencé à diriger sa vie ; c’est sa vie qui le dirige... car l’enfant est aussi très près de la terre et il n’a pas eu le temps de s’élever beaucoup au-dessus d’elle. »

Louis Lavelle, Le mal et la souffrance, p 61-62.

 

« Nous demandons à pouvoir faire le mal ; il n’y a pour nous de bien possible qu’à ce prix. »

Louis Lavelle, Le mal et la souffrance, p 65.

 

« La nature est rendue mauvaise ou perverse par l’esprit qui s’y assujettit et entreprend de la servir. »

Louis Lavelle, Le mal et la souffrance, p 70.

 

« Le bien est invisible, il ne peut pas être saisi comme un objet, et il se découvre mystérieusement à celui qui le veut, mais non point à celui qui le regarde. »

Louis Lavelle, Le mal et la souffrance, p 73.

 

« Toute activité d’imitation ... ruine l’âme qu’elle croit édifier. »

Louis Lavelle, Le mal et la souffrance, p 196.

 

« Comment peut-tu compter aux fils la faute de leur père ? »

Euripide, Médée.

 

« Nul n’est bon volontairement. »

E. Lévinas, Autrement qu’être, p 13.

 

« Si Dieu n’existe pas, alors tout est permis ».

Dostoïevski, Les frères Karamazov (Yvan).

 

« Nul n’est bon volontairement. »

E. Lévinas, Autrement qu’être..., p 13.

 

« La vertu convertit tout en bon et le vice tout en mal. »

Boileau, Lettre à M. de Monchesnai sur la comédie (1707).

 

« De quoi les esprits mal faits ne peuvent-ils point faire un mauvais usage ? »

Huet, Traité de l’origine des romans, 1670.

« La responsabilité seule des actes fait pour chacun leur importance, et leur apparence n’est rien. »

Gide, Paludes, p 80.

 

« Dans ce monde, il faut être un peu trop bon pour l’être assez. »

Marivaux, Le jeu de l’amour..., I, 2.

 

« L’homme supérieur est celui qui remplit son devoir. »

Ionesco, Rhinocéros.        

 

« Les lois humaines statuent sur le bien ; la religion sur le meilleur. »

Montesquieu, L’esprit des lois, XXVI, 2.

 

« Ce que le XVIIème siècle avait fait pour les sciences de la nature, le XVIIIème siècle l’achève pour les sciences morales. Tout le vaste domaine des sciences est désormais soumis à l’esprit profane. »

B. Groethhuysen, Montesquieu, p 60.

 

« La modestie est le désir d’être loué deux fois. »

La Rochefoucauld.

 

« Chaque permission que nous nous octroyons est peut-être une limitation supplémentaire que nous nous imposons sans nous en douter : une chaîne. Là est la justification métaphysique de l’ascétisme. »

Gabriel Marcel, Avoir et être, pp 26-27.

 

« L’éthique ouverte s’inscrit en faux contre la manie du commun dénominateur qui enrôle tous les êtres sous le même uniforme, subsume tous les individus dans le même genre, fait de toute expérience spécifique le cas particulier d’une même loi. »

V. Jankélévitch, H. Bergson.

 


 
 
posté le 11-05-2013 à 19:29:16

L’Etat.

« Le salut désormais dépend d’un souverain

Qui pour tout conserver tienne tout en sa main. »

Corneille, Cinna.

 

« Mépriser l’art de la guerre, c’est faire le premier pas vers la ruine ; le posséder parfaitement, c’est le moyen de s’élever au pouvoir. »

Machiavel.

 

« Que le Prince songe donc uniquement à conserver sa vie et son État ; s’il y réussit, tous les moyens qu’il aura pris seront jugés honorables et loués par tout le monde. »

Machiavel, Le Prince, chap XVIII.

 

Sur l’anarchie : « Où tout le monde peut faire ce qu’il veut, nul ne fait ce qu’il veut ; où il n’y a point de maître, tout le monde est maître ; où tout le monde est maître, tout le monde est esclave. »

Bossuet.

 

« Si le nom de maître nous appartient par le droit de notre naissance, le nom de père doit être le plus doux objet de notre ambition. »

Louis XIV.

 

« Qui presse trop la mamelle pour en tirer du lait, en l’échauffant et la tourmentant tire du beurre ; qui se mouche trop fortement fait venir le sang ; qui presse trop les hommes, excite des révoltes et des séditions. »

Salomon.

 

« Je ne fais que gémir sur l’Angleterre. »

Bossuet, Dec 1688.

 

« La volonté du souverain est le souverain lui-même. »

Montesquieu.

 

« Quand l’homme essaie d’imaginer le Paradis sur terre, cela fait tout de suite un Enfer très convenable. »

Claudel, Loir et Cher, p 24.

 

« On peut considérer l’histoire comme la lente organisation de la démocratie. »

Alain, Politique, p 122.

 

« La démocratie aura peut-être été dans l’histoire un accident, une brève parenthèse, qui, sous nos yeux, se referme. »

J-F Revel, Comment les démocraties finissent.

 

 

« Pour tromper un rival, l’artifice est permis,

On peut tout employer contre ses ennemis. »

Richelieu.

 

« Les régimes totalitaires rétablissent l’unité de la hiérarchie technique et de la hiérarchie politique. Qu’on les acclame ou qu’on les maudisse, on n’y saurait voir une nouveauté qu’à la condition d’ignorer l’expérience des siècles. Les sociétés libres de l’Occident, avec des pouvoirs divisés et un État laïc, constituent une singularité de l’histoire. Les révolutionnaires, qui rêvent de libération totale, hâtent le retour aux vieilleries du despotisme. »

R. Aron, L’opium des intellectuels, p 142.

 

« Il est des êtres d’exception mais non pas des collectivités d’exception. »

R. Aron, L’opium des intellectuels, p 147.

 

« Le marxisme... répand la foi romantique dans la fécondité des bouleversements. »

R. Aron, L’opium des intellectuels, p 157.

 

« Les rois commandent le peuple et l’intérêt commande les rois. »

Rohan.

 

« L’homme de bien politique n’est pas l’homme de bien chrétien. »

Montesquieu, L’esprit des lois, XXVI, 2.

 

« Les peuples sont heureux quand un seul les gouverne. »

Homère.

 

« Un peuple qui tient la nature pour son Dieu ne peut pas être un peuple libre. »

Hegel, Cours sur l’histoire de la philosophie.

 

« Quelques destructions individuelles, quelques ruines ne doivent pas être aperçues de celui qui, dans la Révolution, ne voit que l’affranchissement des peuples de la terre et le bonheur universel de la postérité. N’est-ce pas sur les cendres des ennemis du peuple, de ses assassins, qu’il faut établir l’harmonie générale, la paix et la félicité publique… [Les massacreurs] auront le courage énergique de traverser les immenses tombeaux des conspirateurs et de marcher sur les ruines pour arriver au bonheur de la nation et à la régénération du monde. »

Fouché et Collot d’Herbois.

 


 
 
 

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