« Si l’idée de Dieu n’est pas innée, aucune autre idée ne peut être regardée comme telle », car « si Dieu eût imprimé quelque caractère dans l’esprit des hommes, il est plus raisonnable de penser que ç’aurait été quelque idée claire et uniforme de lui-même qu’il aurait gravée profondément dans notre âme. »
Locke.
« Ce qui est saint est-il aimé des dieux parce qu’il est saint ou bien est-ce parce qu’il en est aimé qu’il est saint ? »
Platon.
« O felix culpa ! quae talem ac tantum meruit habere Redemptorem. »
Saint Augustin.
« Ni l’entendement, ni la volonté n’appartiennent à la nature de Dieu. »
Spinoza, Ethique, Scolie XVII.
« Si donc les choses d’une nature différente avaient pu être, ou être déterminées à produire quelque effet, d’une autre manière, de façon que l’ordre de la nature fut autre, Dieu pourrait être aussi d’une nature autre, et il pourrait y avoir en conséquence deux ou plusieurs dieux ce qui est absurde; »
Spinoza, Ethique, Démonstration XXXIII.
« Dans l’éternité il n’y a d’ailleurs ni quand, ni avant, ni après ; il suit donc de là, c’est-à-dire de la seule perfection de Dieu, que Dieu ne peut ni n’a pu jamais décréter autre chose ; en d’autres termes que Dieu n’existe pas antérieurement à ses décrets et ne peut exister sans eux. »
Spinoza, Ethique, Scolie XXXIII.
« C’est une imperfection de notre liberté qui fait que nous pouvons choisir le mal au lieu du bien, un plus grand mal au lieu du moindre mal, le moindre bien au lieu du plus grand bien. Cela vient des apparences du bien et du mal qui nous trompent, au lieu que Dieu est toujours porté au vrai et au plus grand bien, c’est-à-dire au vrai bien absolument qu’il ne saurait manquer de connaître. »
Leibniz, Essais de Théodicée, 319.
« Dubito ergo Deus est. »
Descartes.
« Activement conscient de la finitude de mon être et de la contingence de mon existence, je le suis nécessairement en référence à l’Infini de l’être et à l’absolue nécessité de son existence. Telle est la simplicité de la preuve réflexive de l’existence de Dieu. »
J. Duponcheele.
« La nature de tout acte, c’est-à-dire, d’un être selon ce qu’il y a en lui de perfection, est qu’il se communique lui-même dans toute la mesure de son pouvoir. »
Saint Thomas, De potentia, quest.2, art 1.
« Je ne continuerai à croire qu’à condition de continuer à mériter. »
G. Marcel, Etre et avoir, p 17.
« Il faut agir comme si Dieu et l’âme existaient. »
Renan.
« Console-toi, tu ne me chercherais pas si tu ne m’avais déjà trouvé. »
Pascal.
« Contentez-vous de croire, ne vous mêlez pas de connaître. »
Epitre de Julien l’Apostat aux Chrétiens.
« C’est pourquoi je ne suis pas pour ceux qui ont cru faire beaucoup d’honneur à notre religion, en disant que les vertus des païens n’étaient que splendida peccata, des vices éclatants. C’est une saillie de Saint Augustin qui n’a point de fondement dans la Sainte Écriture, et qui choque la raison. »
Leibniz, Essais de Théodicée, p 271.
« Car mon âme étant finie, je ne puis connaître que l’ordre des causes n’est pas infini, sinon en tant que j’ai en moi cette idée de la première cause... »
Descartes, Lettre au Père Mesland du 2 mai 1644
« Nul Dieu ne nous apportera la délivrance : tout homme doit devenir son propre sauveur et, en un sens éthique, son propre créateur. »
Cassirer (sur Rousseau), La philosophie des Lumières, p 220.
« La superstition est plus injurieuse à Dieu que l’athéisme. »
Diderot, Pensées philosophiques, section XII.
« Il le fit radieux, bon, splendide, adorable,
Mais imparfait ; sans quoi, sur la même hauteur,
La créature étant égale au Créateur,
Cette perfection, dans l’infini perdue,
Se serait avec Dieu mêlée et confondue,
Et la création, à force de clarté,
En lui serait rentrée et n’aurait pas été.
La Création sainte, où rêve le prophète,
Pour être, ô profondeur ! devait être imparfaite.
Donc, Dieu fit l’univers, l’univers fit le mal. »
V. Hugo, Les contemplations, VI, XXVI.
« Tout est bien puisque tout est Dieu. »
Spinoza.
« L’homme de bien veut que Dieu soit. »
Kant.
« Celui-là n’est pas sain d’esprit qui trouve à redire à la création. »
Saint Augustin.
« Ainsi, au lieu de dire : le mal est, donc Dieu n’est pas, on doit dire : le mal est, donc Dieu est ; car si Dieu n’était pas, le bien n’existant point, il n’y aurait pas non plus de mal. »
Sertillange, Le problème du mal, p 33.
« Dieu, souverainement bon, ne laisserait pas subsister quelque chose de mal dans ses ouvres s’il n’était tellement puissant et bon que du mal-même, il pût tirer un bien. »
Saint Augustin.
« Les souffrances de ce temps ne sont point comparables avec la gloire qui doit se manifester en nous. »
Saint Paul, Aux Romains, VIII, 18.
« Que faisait Dieu avant de créer le ciel et la terre ? S’il se reposait, pourquoi n’est-il pas demeuré dans l’inaction ? S’il s’agissait d’une volonté nouvelle, comment dès lors parler d’une véritable éternité, au sein de laquelle éclôt un vouloir qui n’était pas là auparavant ? Par contre, si la volonté existait de toute éternité, pourquoi donc la création n’est-elle pas, elle aussi éternelle ? »
Karl Jaspers, Les grands philosophes, Saint Augustin, p 191.
« Intellige ut credas, crede ut intelligas. » (Comprends afin de croire, crois afin de comprendre)
Saint Augustin.
« Je redoute fort mes fautes cachées, car tes yeux les connaissent, mais pas les miens. »
Saint Augustin, Confessions, X, 37.
« Qui d’entre les hommes connaît ce qui se passe dans l’homme, sinon l’Esprit qui est en lui ? »
Saint Paul, I, Corinthiens, III, 11.
« Credo quia absurdum. »
Tertullien.
« Absolument parlant, de Christ, on ne peut rien savoir ; il est le paradoxe objet de foi ; il n’est que pour la foi. »
S. Kierkegaard.
« Je ne croirais pas pour ma part, à l’autorité de l’Évangile, si ne m’y portait l’autorité de l’Église catholique. »
Saint Augustin.
« L’hérétique est celui qui a une opinion ; et c’est ce que le mot même signifie. Qu’est-ce à dire : avoir une opinion ? C’est suivre sa propre pensée et son sentiment particulier. Mais le catholique est catholique, c’est-à-dire qu’il est universel ; et sans avoir de sentiment particulier, il suit sans hésiter celui de l’Église. »
Bossuet.
« Le manichéisme est un élément fondamental des représentations primitives. Il a pu être dénoncé comme une hérésie dans son expression crue. Mais à l’abri, pourrait-on dire, de cette dénonciation officielle, on doit reconnaître qu’il demeure incorporé à l’orthodoxie. »
Brunschvicq, La raison et la religion, p 20.
« Toutefois nous manquerions à l’équité si nous n’allions reconnaître que la condamnation du manichéisme, en même temps que le reflet d’une mauvaise conscience religieuse, est le ferment du progrès qui conduit à effacer de la psychologie divine toutes traces de passions mauvaises, tout mouvement de colère, de jalousie, de vengeance, fût-ce sous prétexte de justice. N’est-ce pas l’exigence commune de la raison et de la religion que l’homme puisse lever son regard vers le ciel sans y lire la menace d’un enfer ? »
Brunschvicq, La raison et la religion, p 20.
« Comment peut-tu compter aux fils la faute de leur père ? »
Euripide, Médée.
« Si ton mari honore une autre femme, réfrène ta colère. Zeus prendra ta vengeance en sa main. »
Euripide, Médée.
« Ce sont les dieux qui ont tout fait. »
Euripide, Médée.
« Pas de contrainte en religion. La vérité se distingue assez de l’erreur. »
Coran, II, 257.
« La piété ne consiste point à tourner vos visages du côté du levant ou du couchant. »
Coran, II, 172.
« Adresser des prières aux statues de Dieu, c’est comme chercher à discuter avec les maisons plutôt qu’avec ceux qui les habitent. »
Héraclite.
« Console-toi : tu ne me chercherais pas, si tu ne m’avais déjà trouvé. »
Pascal.
« Humiliez-vous, raison impuissante ; taisez-vous nature imbécile, et entendez de votre maître votre condition véritable que vous ignorez. Ecoutez Dieu ! »
Pascal.
« Les lois humaines statuent sur le bien ; la religion sur le meilleur. »
Montesquieu, L’esprit des lois, XXVI, 2.
« Il nous est bien plus évident qu’une religion doit adoucir les mœurs des hommes qu’il ne l’est qu’une religion soit vraie. »
Montesquieu.
« Tout connaître, c’est tout voir, et l’omniscience n’appartient qu’à Dieu. C’est l’évidence, je suppose, car si Dieu existe, il en va de même de la vérité, et si Dieu n’existait pas (hypothèse que l’on ne peut sérieusement envisager, sauf par plaisanterie philosophique), alors la vérité disparaîtrait du monde, et l’opinion d’une personne ne vaudrait pas mieux que celle d’une autre. Je pourrais aussi inverser le théorème et affirmer que si les hommes en viennent à penser que tout n’est qu’une question d’opinion, alors ils en viendront également à l’athéisme. »
Iain Pears, Le cercle de la croix, p 820.
« En se communiquant à nous, Dieu ne perd rien, de même qu’une lumière ne diminue en rien lorsqu’elle sert à allumer une autre. »
Hegel, La raison dans l’histoire, p 62.
« Ce que je crois, je le connais également et j’en suis certain. »
Hegel, La raison dans l’histoire, p 66.
« Il n’y a pas moins de répugnance de concevoir un Dieu (c’est-à-dire un être souverainement parfait) auquel manque l’existence (c’est-à-dire auquel manque quelque perfection) que de concevoir une montagne qui n’ait point de vallée. »
Descartes, Méditations métaphysiques, 5.
« Il n’y a d’affrontement que sur l’Absolu, il n’y a de guerres que les guerres religieuses. »
Jean Guitton, Un siècle, une vie, p 24.
« Quelle chance vous avez de croire en Dieu : cela vous permet de ne jamais penser à Dieu. Moi qui n’y croit pas le moins du monde, je suis obligé d’y penser toujours. »
Jean Rostand.
« Si je m’apercevais, à mon dernier soupir, que je me suis trompé, je ne regretterais pas d’avoir cru à l’amour. Ce n’est pas moi alors qui aurais eu tort de croire en Dieu, mais c’est Dieu qui, en un certain sens, aurait eu tort, étant l’Infini, de ne point exister. »
Père A. Valensin, cité Par J. Guitton.
« La science n’a pas remplacé les valeurs suprêmes qui justifient la vie humaine, et nous savons aujourd’hui qu’elle ne les remplacera pas. Elle n’implique pas de morale et même si sa valeur suprême était la vérité, elle ne répondrait pas à la question à laquelle répondaient les religions : que fait l’homme sur terre ? »
André Malraux.
Commentaires