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Titre du blog : Littérature assassine...
Auteur : LazloSprand
Date de création : 23-11-2008
 
posté le 11-12-2011 à 17:16:06

Quand le Grand Satan espionne les Mollahs !

Un drone furtif américain récupéré par les autorités militaires iraniennes relance les tensions entre le pays des Mollahs et celui des McDo.

 

Pentagone, 9 décembre 2011. Sonnerie de téléphone.

"Allo ?

- Bob ? C'est Bill. Putain c'est quoi cette histoire de drone ? Comment on en est arrivé là ?

- A force de travail et de volonté, pourquoi ?

- Tu déconnes. Ces putains de terroristes ont abattu un drone à nous qui l'a envoyé là-bas ?

- Ce n'est pas toi ?

- Non !

- Alors je crois qu'on a vraiment un problème..."

 

Tout le monde espionne tout le monde.

 

Les américains ne sont pas toujours les personnes les plus polies que l'on connaisse. Il n'en reste pas moins que les us et coutumes du renseignement sont les mêmes quel que soient le pays qui les pratique. Et ainsi, il est logique d'espionner un possible ennemi dès lors que celui-ci semble en mesure de fabriquer une arme aussi destructrice, et potentiellement problématique, que la bombe atomique.

Tout le monde espionne tout le monde. Et nos si effarouchés amis iraniens n'échappent pas à la règle. Mais il est vrai que la moindre des politesses dès lors que l'on espionne quelqu'un est de le faire avec la discrétion nécessaire à la bonne réussite de son projet. Qu'il est loin le temps béni où nos chers amis soviétiques plaçaient en toute délicatesse un espion juste à l'oreille de Sa Majesté la reine Elizabeth II d'Angleterre. Il est loin le temps où pour obtenir des informations, on envoyait une charmante stagiaire découcher chez Monsieur l'Ambassadeur. C'était élégant, maniable. Les armes nobles d'une époque civilisée.

 

Quel manque d'imagination !

 

Et puis quoi au final ? On parle d'un drone qui a été récupéré par les forces militaires iraniennes alors qu'il survolait leur territoire. Quel manque d'imagination ! Déjà dans les années 80, les soviétiques oubliaient des sous-marins sur les côtes finlandaises... Ce qui est plus dangereux néanmoins, ce sont les attaques verbales des hauts dignitaires iraniens à l'égard des États-Unis. Naturellement personne ne songerait à leur reprocher de ne pas apprécier que des étrangers, américains de surcroît, espionnent leur territoire mais de là à prétendre que les actions défensives de l'armée iranienne ne se focaliseront plus seulement sur leur territoire, il y a une marge importante.

L'histoire nous donne un exemple de chef d'État décidant de se défendre chez l'ennemi : Napoléon Bonaparte. Résultat, comme l'a si bien dit Talleyrand selon Sacha Guitry, son histoire se résume à des îles : « il naquit sur une île, rêva toute sa vie de conquérir une île, fut exilé sur une île et mourut, bien malgré lui, sur une île... » Non, si aujourd'hui les dignitaires iraniens réclament à hauts cris des excuses américaines, ce n'est pas afin d'avoir une raison pour commanditer des représailles militaires. L'Iran n'a pas la capacité militaire de s'opposer frontalement aux États-Unis. Mais diplomatiquement, l'Iran a aujourd'hui une occasion unique d'obtenir des États-Unis, qui représente pour eux le Grand Satan ne l'oublions pas, des excuses plates et publiques qui seraient un camouflet extraordinaire pour le pays qui pendant plus d'une vingtaine d'années s'est considéré comme le gendarme du monde.