« Parmi les sciences, celle que l’on choisit pour elle-même et à seule fin de savoir, est considérée comme étant plus vraiment sagesse que celle qui est choisie en vue de ses résultats. »
Aristote, Métaphysique, 982 a 14-15.
« Toute la philosophie est comme un arbre, dont les racines sont la métaphysique, le tronc est la physique et les branches qui sortent de ce tronc sont toutes les autres sciences, qui se réduisent à trois principales, à savoir, la médecine, la mécanique et la morale ; j’entends la plus haute et la plus parfaite morale, qui présupposant une entière connaissance des autres sciences, est le dernier degré de la sagesse.
Or, comme ce n’est pas des racines ni du tronc des arbres qu’on cueille des fruits, mais seulement des extrémités de leurs branches, ainsi, la principale utilité de la philosophie dépend de celles de ses parties qu’on ne peut apprendre que les dernières. »
Descartes, Lettre préface aux Principes.
« La science maîtresse, et qui est supérieure à toute science subordonnée, est celle qui connaît en vue de quelle fin chaque chose doit être faite, fin qui est, dans chaque être, son bien, et d’une manière générale, le souverain Bien dans l’ensemble de la nature. »
Aristote, Métaphysique, 982 b 1-7.
« La nature de tout acte, c’est-à-dire, d’un être selon ce qu’il y a en lui de perfection, est qu’il se communique lui-même dans toute la mesure de son pouvoir. »
Saint Thomas, De potentia, quest.2, art 1.
« Plus nous traitons le monde comme un spectacle, plus il doit nécessairement nous devenir métaphysiquement inintelligible. »
G. Marcel, Etre et avoir, p 22.
« Un imbécile peut toujours poser dix fois plus de questions que dix sages, dans le même temps, ne pourraient en résoudre. »
Lénine.
« La plupart des sectes ont raison dans une bonne partie de ce qu’elles avancent, mais non pas tant en ce qu’elles nient. »
Leibniz.
« Le génie contre la force barbare prendra les armes et le combat sera court car l’antique valeur dans les cœurs italiens n’est pas encore morte. »
Pétrarque.
« La majorité des français pensaient comme Bossuet ; tout d’un coup, les Français pensent comme Voltaire, c’est une révolution ! »
Paul Hazard, La crise de la conscience européenne.
« Le silence éternel de ces espaces infinis m’effraie. »
Pascal.
« Il est bien plus difficile de comprendre les auteurs que de les réfuter. »
Alain.
« La réflexion nuit beaucoup à l’intrépidité. »
A. France, Monsieur Bergeret à Paris, p 45.
« Les petits enfants sont des génies méconnus ; ils prennent possession de monde avec une énergie surhumaine. »
A. France, Le livre de mon ami, p 165.
« J’appelle « journalisme » tout ce qui sera moins intéressant demain qu’aujourd’hui. »
A. Gide.
« Les agrégations mènent à tout, sauf à l’enseignement, qui est d’ordre moral. »
P. Valéry.
« Les morts gouvernent les vivants. »
A. Comte.
« Se moquer de la philosophie, c’est vraiment philosopher. »
Pascal.
« Philosopher, c’est apprendre à mourir. »
Platon, Phédon.
« Le génie, s’il ne se donne pas à lui-même l’intégralité de sa culture, met du moins sur celle qu’il a reçue sa marque originelle. »
L. Robin, La pensée hellénique, p 1.
« Nous voulons satisfaire les penseurs et nous sommes persuadés qu’à négliger les bases, on expose la vérité à toutes les méconnaissances et à toutes les contradictions. »
Sertillange, Le problème du mal, p 5.
« Méfiez-vous des gens qui ne rient jamais, ce ne sont pas des gens sérieux. »
A. Allais.
« Quelque bien qu’on dise de nous, on ne nous apprend rien de nouveau. »
La Rochefoucauld, Maximes, 303.
« La Rochefoucauld, tant son livre est douloureux, donne envie de lire Corneille. »
« On ne doit jamais aimer absolument un bien si l’on peut sans remords ne le point aimer. »
Malebranche, Recherche..., p 12.
« La lecture du journal du matin est une sorte de prière matinale réaliste. »
Hegel, Aphorismes de l’époque d’Iéna, n° 31.
« Je serais enclin, pour ma part, à dénier la qualité proprement philosophique à toute oeuvre où ne se laisse pas discerner ce que j’appellerai la morsure du réel. »
G. Marcel, Du refus à l’invocation, p 89.
« La paix entre les deux guerres... était un incendie mal éteint. »
L. Lavelle, Le mal et la souffrance, p 4.
« Et qu’est-ce qu’une bonne éducation, sinon celle qui conduit à toutes sortes de jouissances, sans péril, et sans inconvénient. »
Diderot, Le neveu de Rameau, p 119.
« Travaillez pour ce monde comme si vous deviez toujours y vivre, et pour l’autre monde, comme si vous deviez mourir demain. »
Hadits.
« Le monde est prison pour le croyant et paradis pour l’infidèle. »
Sentence coranique.
« Toute la philosophie, lui dis-je, n’est fondée que sur deux choses, sur ce qu’on a l’esprit curieux et les yeux mauvais. »
Fontenelle, Entretiens sur la pluralité..., 1.
« Assez de gens ont toujours dans la tête un faux merveilleux, enveloppé d'une obscurité qu'ils respectent. Ils n'admirent la nature que parce qu'ils la croient une espèce de magie où l'on n'entend rien ; et il est sûr qu'une chose est déshonorée auprès d'eux dès qu'elle peut être conçue. »
Fontenelle, Entretiens sur la pluralité..., 1.
« Le meilleur usage que l’on peut faire des études de la philosophie est de connaître qu’elle est une voie d’égarement. »
Bayle.
« Le bon sens consiste beaucoup à connaître les nuances des choses. »
Montesquieu, Défense de l’Esprit des lois.
« Les gens du commun ne trouvent pas de différence entre les hommes. A mesure qu’on a plus d’esprit, on trouve qu’il y a plus d’hommes originaux. »
Pascal, Pensées.
« L’homme raisonnable ne déraisonne jamais. Il en est autrement de l’homme d’esprit. »
B. Groethuysen, Philosophie de la révolution...
« Pour les grecs, la nature était la norme et la science donnait la vertu. Désormais, la nature sera objet et la science donnera le pouvoir. »
K. Papaioannou, La civilisation et l’art de la Grèce antique, p 14.
« O mon âme, n’aspire pas à la vie immortelle, mais épuise le champ du possible. »
Pindare, Pythiques, III, 61.
« Aussitôt qu’il y a création, à quelque degré que ce soit, nous sommes dans l’être. »
Gabriel Marcel, Avoir et être, p 218.
« L’idée de la nature, c’est l’idée d’une puissance et d’un art divins, inexprimables, sans comparaison ni mesure avec la puissance et l’industrie de l’homme, imprimant à leurs œuvres un caractère propre de majesté et de grâce, opérant toutefois sous l’emprise de conditions nécessaires, tendant fatalement et inexorablement vers une fin qui nous surpasse, de manière pourtant que cette chaîne de finalité mystérieuse, dont nous ne pouvons démontrer scientifiquement ni l’origine, ni le terme nous apparaisse comme un fil conducteur, à l’aide duquel l’ordre s’introduit dans les faits observés, et qui nous met sur la trace des faits à rechercher. »
Cournot.
« Chaque homme porte en lui la forme entière de l’humaine condition. »
Montaigne, Essais.
« L’esprit du siècle : c’est une des rares maladies sur laquelle les antibiotiques n’agissent pas. »
Jean Anouilh.