Elle s’approcha. Shin remit son draich dans son enveloppe puis le reposa dans un coin. Les deux combattants se firent face. Aspidistra s’élança et attaqua Shin au buste. Celui-ci encaissa le choc et riposta par une série de directs. Chacun se recula pour évaluer la situation. « Elle se défend bien, il ne faut pas que je laisse le combat s’éterniser. » « Il est plus puissant que je ne le pensai. » Shin se tourna vers Chaps et lui fit un clin d’œil.
« Non, Shin, ne l’utilise pas ! C’est trop dangereux !
_Je ne pense pas qu’il soit si dangereux que cela, maître. »
Quand il se retourna, Aspidistra se jeta sur lui mais sa réponse fut foudroyante : il lui porta un double coup au ventre qui la renvoya à terre comme un vulgaire fétu de paille.
« J’ai gagné. »
Shin lui tendit la main pour l’aider à se relever puis il s’approcha de l’une des pièces attenantes.
« Alors Lué, depuis combien de temps attends-tu ?
_Juste avant l’arrivée des trois lieutenants.
_Par rapport à lui quel est mon niveau ?
_Tu as hérité incontestablement de son don de copiste, mais en comparaison tu n’es qu’un apprenti face à un maître. Il arrive même à copier des techniques décrites dans des livres alors qu’elles ne sont plus utilisées. Si tu n’es pas capable de faire de même, tu peux oublier ton idée de te battre contre lui…
_Merci. »
Il récupéra son sabre, ses affaires de cours puis sortit.
« Une dernière chose, maintenant qu’on en a fini avec ça, on va pouvoir souffler un peu. On se retrouve demain pour en discuter.
_Bien, capitaine. »
Shin s’arrêta au niveau des grilles du lycée, jeta un coup d’œil à droit, à gauche puis derrière lui avant de tirer une cigarette et de l’allumer.
« Tu voulais me parler, Nicolas ? »
Un collégien se détacha de l’ombre du mur d’enceinte.
« J’aimerai te demander un service.
_Vas-y.
_Puis-je rentrer au club seisen ? »
Shin tiqua à ce moment-là avant de souffler et de rire silencieusement.
« Si tu veux, » dit-il en s’avançant dans une rue transversale.
« Shin !
_Oui ?
_C’est une fille bien, affirma Nicolas en voyant Aspidistra arriver. Prends la au sérieux, chef. »
Il s’éclipsa. Shin sourit et tira une bouffée sur sa cigarette.
« Toujours aussi polisson celui-là. »
Aspidistra lui jeta un regard bizarre.
« Tu parles tout seul maintenant ?
_Je réfléchissais, veux-tu. »
Il fit quelques pas puis s’arrêta et tendit la main vers elle.
« Tu viens ? Je te raccompagne. »
Aspidistra resta figée pendant un court instant puis courut vers lui, prit sa main tendue et répondit.
« Oui. »
Il y eut un soir, il y eut un matin…