Titre du blog : Littérature assassine... Auteur : LazloSprand Date de création : 23-11-2008
posté le 06-07-2009 à 10:58:32
Sergeant Pepper’s Lonely Hearts Club Band
Album clef dans l’histoire de la musique pop (salué par le compositeur Leonard Bernstein lui-même), Sergeant Pepper’s Lonely Hearts Club Band (souvent abrégé en Sgt Pepper’s) résume à lui seul l’esprit d’une époque et d’une génération, celles des années soixante, de la contre-culture hippie et de la vogue psychédélique (voir mouvement hippie). Souvent considéré comme le premier concept-album (soit une œuvre centrée autour d’un thème et conçue comme un tout signifiant, des paroles à la musique en passant par la pochette), Sgt Pepper’s est aussi la réponse musicale de Paul McCartney au Pet Sounds des Beach Boys, paru un an auparavant, sur le terrain de la surenchère créative ; l’influence de l’album Freak Out de Frank Zappa et des Mothers of Invention y est également présente. Au regard de l’évolution artistique et musicale des Fab Four, ce sixième enregistrement s’inscrit en toute rigueur dans la veine des expérimentations musicales inaugurées avec Revolver. Le foisonnement des idées, la richesse inédite de l’instrumentation et la complexité du traitement des sons représentent une somme artistique et continuent de nourrir la musique rock.
Enregistré pendant quatre mois sous la houlette du producteur George Martin, le véritable artisan initiateur du son des Beatles, Sgt Pepper’s puise à de nombreuses sources musicales, qu’il s’agisse de la musique indienne (« Within You, Without You »), de la musique classique (« A Day in the Life », morceau auquel collabore le London Philharmonic Orchestra) ou de la fanfare de cirque (le titre éponyme de l’album). Au fil de ce patchwork enrichi de nombreux effets créés en studio (overdub, ou « enregistrement par-dessus », bandes passées à l’envers, réverbération, écho, etc.), l’auditeur peut entendre trompette, piccolo, hautbois, cor anglais, mais aussi mellotron (ancêtre du synthétiseur), sitar et tamboura (instrument indien à plusieurs cordes). Parmi les chansons les plus abouties de l’album figurent les collaborations de Paul McCartney et John Lennon, comme (« With A Little Help From My Friends » et, « She’s Leaving Home ». Néanmoins, l’album contient surtout la pierre de touche du psychédélisme, « Lucy in the Sky With Diamonds », dont les initiales forment le sigle LSD, une référence à Timothy Leary, prophète de la libération de soi par le lysergamide. Bariolée et fleurie, surchargée de clins d’œil et de signes, la pochette du disque (conçue par Peter Blake) montre la fanfare du « Sergent Poivre » après un concert dans un parc, photographiée au milieu d’admirateurs, parmi lesquels on reconnaît notamment Oscar Wilde, Lewis Carroll, Edgar Allan Poe, Karlheinz Stockhausen, William Burroughs, W. C. Fields, Shirley Temple, Bob Dylan et Carl Gustav Jung.
Sgt. Pepper est le premier album rock à gagner le Grammy Award
de l’album de l’année (en 1968). Les ventes aux États-Unis totalisent
11 millions d’albums vendus, et 30 millions à travers le monde. L’album
a figuré sur bon nombre de listes des meilleurs albums rock, comme le
magazine Rolling Stone, Bill Shapiro, Alternative Melbourne, Rod Underhill et VH1. En 1997, Sgt. Pepper a été nommé plus grand album de tous les temps dans la liste Music of the Millennium. En 1998, le magazine Q l’a placé à la position n°7. Le critique du Times Kenneth Tynan a décrit Sgt. Pepper comme « un moment décisif dans l'histoire de la civilisation occidentale ».
Sergeant Pepper’s Lonely Hearts Club Band
With A Little Help From My Friends (reprise ensuite par Joe Cocker)
Lucy in The Sky With Diamonds
A Day in The Life
Within You, Without you et Tomorrow Never Knows - présente sur Revolver - (Love version.)