Ce matin j'ai acheté Charlie Hebdo, pour la première (et sûrement
dernière) fois de ma vie...
Je n'aime pas Charlie hebdo. La plupart du temps, je suis plus que
réfractaire à son humour mais je reconnais un droit irréfragable,
irrévocable et sacré à ses auteurs : celui de rire de tout. La question
n'est évidemment ni de dénigrer ni de choquer pour ce seul but, mais
bien d'instruire et d'informer par l'humour, fût-il noir. N'est-ce pas
d'ailleurs la plus belle marque de la modernité (et de l'ouverture
d'esprit) que de savoir à propos rire de soi-même. Mais « on peut très
bien vivre sans la moindre respect des cultures, » comme le souligne
Pierre Desproges. Il n'est, dès lors pas politique de défendre ce droit.
Cela ne dépend ni ne doit être du d'une orientation partisane. L'humour
n'est ni de droite, ni de gauche, seule la volonté d'imposer une vérité
comme la seule vraie et unique est mise en la vérité développée et
établie par d'autres personnes est un acte pouvant être spécifiquement
définie : un acte extrémiste.
Dès lors se pose le problème fondamental qu'est l'extrémisme religieux
et particulièrement son opposition frontale avec la laïcité occidentale
(et spécifiquement française). Une citation du génial Sacha Guitry
résume en une phrase la position française défendue activement par
Charlie hebdo : « si vous avez à dire quelque chose d'extrêmement
spirituel, cruel même, dit la, vous pouvez même aller jusqu'au blasphème
parce qu'un trait d'esprit est une chose sacrée. » Cette conception est
bien entendu très éloignée de celle que défendent les lâches criminels
qui se sont bassement attaquer aux locaux incendiés. « Il ne faut pas
désespérer des imbéciles, disait avec mansuétude Pierre Desproges. Avec
un peu d'entraînement on peut arriver à en faire des militaires, »
poursuivait-il. Les terroristes connaissent-ils cette situation, qui
s'arroge le droit d'être des « soldats de Dieu. » En définitive, « Dieu
est éternel mais pas autant que la connerie humaine. »