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Titre du blog : Littérature assassine...
Auteur : LazloSprand
Date de création : 23-11-2008
 
posté le 24-07-2014 à 01:03:19

La journée d'un fasciste par Luis Rego, Tribunal des Flagrants Délires.


 


Amis de la justice et du fascisme, bonjour !

Freunde der Gerechtigkeit und des Faschismus. Heil HITLER !

De quoi... de quoi, est-ce qu'on accuse-t-on, mon client ?

Oui je sais, oui je sais !

Je sais, comme dirait GABIN, que l'extrême droite ce n'est pas le fascisme.

Je sais !

Mais on a quand même le droit d'être fasciste même si on est pas d'extrême droite, MERDE !

Ne m'énervez pas !

Nous sommes en démocratie, profitons-en car quand l'extrème-droite sera au pouvoir, on aura peut-être plus le droit d'être fasciste ! Heil HITLER !

Je suis fasciste. Je m'assume. Je vous laisse vivre. Foutez-moi la paix !

C'est vrai quoi ! Les gens dès que vous dites « je suis fasciste », vous regarde d'un mauvais œil, alors qu'il suffit de ne pas le dire et personne s'en aperçoit !

Y'en a marre ! Je suis un citoyen comme les autres : Vive la France ! Vive le Fuhrer !

Et qu'est-ce que vous croyez amis de la tolérance ? Que nous sommes plus à cran que les autres ? C'est faux... c'est faux : nous sommes aussi énervé que les autres ! Face aux injustices et au laisser aller, au manque de respect et de responsabilité de nos dirigeants !

Savez-vous au moins ce que nous voulons ? Eh ben je vais vous le dire !

Une société PARFAITE ! Une société parfaite, amis libéraux, écoutez-moi bien, c'est une société où les chiens font où l'on leur dit de FAIRE ! Où il n'y a pas de GRÈVES ! Où les partis politiques viennent pas nous beurrer la raie à la télé ! Où les travailleurs immigrés st là pour travailler et non pas pour se goinfrer de couscous ou de morue ! Où le terrorisme doit être INTERDIT ! Où les riches doivent être contents d'être riches et les pauvres contents d'être pauvres ! Où tout le monde doit être uni contre tous les AUTRES ! Où l'oncle doit être marié avec la tante ! BREF, une société parfaite, c'est une société où l'on ne rit pas BÊTEMENT !

C'est ce qu'on demande : le bonheur et rien de plus.

J'ai été élevé dans une ambiance fasciste et si je respecte mes parents c'est grâce à eux !

Mais je suis sûr que vous vous demandez comment un nazi peut vivre heureux au milieu de cette pagaille ?

Eh bien c'est très simple.

Je peux vous dire ce que j'ai fait hier.

5h du matin : je saute de mon lit en fer où je dors sur des clous. Mon réveil automatique me chante « ay li ay lo, AY LO ! ». Encore endormi je salue le portrait du Führer « Heil Hitler ! », qui est juste au dessus de mon lit, avant de me laver les dents avec une brosse en fer également !

6h : petit-déjeuner composé de saucisses de Francfort, pommes de terre, choucroute, bière à volonté.

7h : j'achète Minute pour me tenir au courant de ce qui se passe chaque minute dans le monde.

8h : j'ai finis la première page et je relis Mein Kampf ainsi que les oeuvres complètes d'Himmler sur l'organisation des SS et le salut de la race Aryenne.

9h : je pars déjouer le complot contre mon pays et je me rend aujourd'hui à la Brasserie Munichoise, rue de Verdun. Il fait plus de 5 degrés, j'ai très chaud ! Je bois deux bières.

10h : il fait une chaleur infernale : 7 degrés ! Je fais remarquer gentiment au barman qu'il est arabe et que c'est pas une raison pour être aussi long à me servir une cinquième bière.

11h : après avoir entendu dire du mal de la France dans cette brasserie, je pars, ÉCŒURÉ !

Midi : je fais quelques courses : deux kilos de pommes de terre, une boîte de Francfort, deux kilos de choucroute, dix litres de bière allemande et une matraque.

1h : mon concierge portugais me dit bonjour, je ne lui réponds pas, comme d'habitude. Ça sent encore la morue partout dans la cage de l'escalier.

2h : pendant que la choucroute cuit, je bois une bière en préparant une pétition afin de faire expulser le noir du 6ème, ainsi que le concierge portugais et toute sa famille, parce qu'il a fermé la porte de l'entrée de l'immeuble à 10h05 au lieu de 10h.

3h : c'est plus de la choucroute, c'est de la bouillie, tant pis je bois une bière en écoutant du Wagner.

4h : je reçois un coup de fil anonyme d'une voix qui me dit : « Salaud ! on aura ta peau ! » (accent africain). Je suis sûr que c'est le noir du 6ème, sur la porte duquel j'ai gravé une croix gammée à la hache hier soir ! Je l'emmerde !

4h30 : je cire mes bottes d'officier allemand S.S. que j'ai acheté aux puces puis je me mets mon manteau de cuir noir avant de me rendre chez le tatoueur. Et je bois une bière pour la route.

5h : il est exactement 5h pile ! Je rentre chez le tatoueur pour me faire faire un tatouage du Führer sur l'omoplate droite. La séance commence. Au bout de cinq minutes les douleurs sont intenables ! Je sers les dents sur le goulot de ma canette. Mais l'amour du Führer demande beaucoup d'abnégation. Tout d'un coup, horreur ! Horreur ! Je m'aperçois que la chaîne que le tatoueur porte à son poignet est gravée de son nom : Lévi ! LEVI ! J'ai du mal à contenir un cri de rage ! Lévi me fait de plus en plus mal ! Je suis torturé par un JUIF ! J'ai mal, j'ai MAL ! C'est long. Pourvu qu'il ne s'aperçoive pas de mon admiration pour les allemands !

6h45 : le tatoueur me dit « C'est presque finis. Si vous voulez je peux vous faire Himmler sur l'omoplate gauche. » Oh l'enflure ! Je le paye et je m'en vais.

7h : je ne peux plus bouger mon bras droit. Les douleurs sont insupportables. Je prends le métro. Dans un couloir une affiche d'Amnesty International provoque chez moi une haine sanguinaire ! Sanguinaire ! Je sors mon gros feutre noir de ma poche avec ma main gauche pour exprimer ma RAGE ! Mais j'ai du mal à écrire avec ma main gauche.

7h30 : après avoir fait des pâtés sur l'affiche, j'arrête un passant et je lui demande gentiment de marquer dessus avec mon feutre « Mort aux juifs et aux bougnouls ! » Le type me demande en rigolant « Bougnouls, ça prend deux « L » ? » (autre accent africain). Je lui dis : « Fais ce que je te dis et ta gueule ! » Aussitôt il me balance un coup de tatane dans les tibias et un second dans le bras gauche. LA VACHE !

8h : écroulé à terre j'ai mal partout. Une main charitable me prête secours. C'est la main d'un policier. Il me dit « Qu'est-ce qui se passe ? » Je lui dis « Oh ben ! J'ai empêché un salaud d'écrire des injures sur l'affiche ! Et il m'a assommé... » Le policier me dit : « Vous êtes pas le seul dans ce cas là. Hélas ! » Il essaie de me relever par l'omoplate droite et je pousse un hurlement de douleur : « Aaaaaiiiie ! »

8h30 : je me traîne en boitant, les deux bras mortifiés, devant la brasserie munichoise. Je tombe sur la belle Elsa, ses cuissardes, son berger allemand. Elle me dit : « Ça fait longtemps que je t'ai pas vu, tu montes ? » Je lui dis : « Oui ! j'ai besoin d'amour. »

9h : je donne ma matraque à Elsa, je m'allonge sur son matelas sordide et je lui dis : « Achève-moi, salope, ça va me détendre ! » Elle retire son manteau de renard et elle commence à m'écraser la gueule à coups de matraque. Je lui dis : « C'est bon, c'est bon, ça me fait du bien quand tu me fais mal ! » Elle me dit : « Hein, t'aime ça salaud ! Hein, t'aime ça ? ! » Je lui dis : « Oui oui, oui oui, dis à ton chien de me mordre aussi ! »

9h30 : j'ai des frissons... Je suis en lambeaux. Le chien ne m'a pas loupé ! Mais j'ai jamais aussi bien fait l'amour de ma vie. Je repasse à la brasserie pour reprendre une bière pour la route. Je ne tiens plus debout...

10h05 : j'arrive à quatre pattes devant la porte de mon immeuble. Elle est FERMÉE ! Et j'ai oublié la clé, MERDE ! Et ce con de Portos qui a fermé à l'heure ! Fou de rage je balance des coups de tatane dans la lourde « vloum, VLAOUM ! » Parce que mes bras me font trop mal. Mais il fait semblant de ne pas m'entendre l'enflure !

Minuit : je tombe de fatigue et de sommeil et je me couche dans une poubelle après avoir vomi.

4h du mat' : j'ai des frissons. J'entends la porte qui s'ouvre. C'est le noir du 6ème qui part au boulot. Je hurle : « Laissez la porte ouverte ! » Il me dit : « Je ne réponds pas aux gens qui me parlent d'une poubelle ! » Et il me claque la porte au nez ! QUEL SALAUD ! Les gens de cette espèce-là, faudrait s'en débarrasser une bonne fois pour toute !

HEIL HITLEEEEEEEEER !