Mais je sais que les champs sont blonds quand c'est leur temps;
Et quand chargé d'épis, vient l'été flamboyant,
Je revois sa blondeur dans cet or qui m'inonde.
Je ne me souviens plus du vrai bleu de ses yeux;
Pourtant lorsque les cieux s'entrouvrent en automne,
Lorsque septembre fait ses adieux monotones,
Je revois en rêvant la couleur de ce bleu.
Je ne me souviens plus dans sa voix quelle soie,
Mais pendant que les prés soupirent au printemps
La chaude voix d'Anna m'appelle et je l'entends,
Au fond lointain des cieux où le Printemps se noie.
Gyula Juhász
(Traduction de Guillevic)