Quelque part par ici, quelque part par là-bas,
Avec têtes tombantes, belles, moroses,
Quatre, cinq hongrois ensemble se penchent ;
Au bord de leur narquoise souffrance s’épanche,
Jeune, ancestrale, une larme hongroise :
Et pourquoi ?
Vient après, comme averse,
Vient le reste de larmes :
Et pourquoi, pourquoi, pourquoi ?
Pas de fin pour les larmes et pour les « et pourquoi ? »
Au-dessus d’eux réponse : « Ha ha ha »,
Hahaha de ceux qui ne comprennent pas,
Ne se sont demandé, ne se demandent jamais des :
« Et pourquoi ? »
Et s’égouttent les larmes :
Et pourquoi, pourquoi, pourquoi ?
Et là-haut grand charroi de « ha ha »
Hahatant : « Pas une fois, pas une fois, pas une fois. »
Avec tant de chagrin, plein éclat,
Le Ciel même ouvrirait plein bras,
Là où seulement Ciel et sage hommage il y a :
Mais ici-bas cela ne suffit pas :
On ne veut qu’une chose, les larmes, ici-bas,
Et quelque part par ici, quelque part par là-bas,
Avec têtes tombantes, belles, moroses,
Quatre, cinq hongrois ensemble se penchent.
Et pourquoi, pourquoi, pourquoi ?
André Ady