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Titre du blog : Littérature assassine...
Auteur : LazloSprand
Date de création : 23-11-2008
 
posté le 03-02-2009 à 23:12:10

Mythologie.

Origines du monde

 

Au commencement, le Ciel et la Terre ne sont pas encore séparés. Alors apparaissent sept générations de divinités qui, avant de se retirer, donnent ordre au dernier couple, Izanagi no mikoto et Izanami no mikoto, d’aller voir ce qui se passe sous le Ciel.

Le frère et la sœur montent sur un pont flottant, et grâce à une lance, font bouillonner l’eau de la mer. En relevant cette lance, ils laissent tomber quelques gouttes d’eau, et de ces gouttes naît une Terre. Ils y descendent, se regardent, se rencontrent et enfantent, après un premier enfant raté, les îles de Nippon, puis les montagnes, les fleuves, le vent, la mer et toutes les forces de la nature.

 

Naissance d’Amaterasu Omikami

 

Amaterasu, le « ciel radieux » est née de l'œil gauche du dieu Izanagi. Scandalisée par le comportement de son frère Susanoo, la déesse du Soleil s'est cachée dans une caverne, laissant sombrer l'univers dans le chaos et l'obscurité. Les autres divinités sont parvenues par la ruse à la faire sortir de son refuge, en dansant et en lui tendant un miroir.Asian Art & Archaeology, Inc./Corbis 

Peu après, Izanami donne naissance au feu, mais son enfant la brûle mortellement. Profondément affligé, Izanagi décide d’aller chercher sa compagne au pays de Yomi, le royaume des Morts. Mais il outrepasse l’interdiction de la regarder, et la voit telle qu’elle est. Izanami se met violemment en colère contre le dieu. Ce dernier s’enfuit en jetant derrière lui des objets magiques pour la freiner, et lorsqu’il arrive à la frontière du royaume, il obstrue d’une grosse pierre le pays de Yomi.

Se sentant souillé de son contact avec les morts, Izanagi se plonge alors dans l’eau d’une rivière, et de ses ablutions naissent un grand nombre de divinités, dont la déesse du Soleil et du Ciel (Amaterasu Omikami) et les dieux de la Lune (Tsukiyomi no kami) et de l’Orage (Susanowo no mikoto).


L’épisode de la caverne

 

Susanowo refuse son héritage et exige d’aller voir sa mère au royaume des Morts. Dès que son père le lui accorde, il décide de faire un détour par le royaume céleste d’Amaterasu et arrive à pas bruyants dans la Haute Plaine céleste.

Lorsqu’il se présente à la porte de son royaume, Amaterasu le soumet à une épreuve : sur les berges de la rivière qui borde le Ciel, mâchant des morceaux de l’épée de son frère, elle donne naissance à trois divinités féminines, tandis que Susanowo, mâchant quelques-uns des joyaux (tama) de sa sœur, prouve la pureté de son cœur en faisant naître cinq divinités mâles.

Heureux de sa réussite, Susanowo perd tout contrôle sur lui-même : il casse les diguettes des rizières, sème des champs déjà semés et, surtout, fait pénétrer un cheval écorché dans un bâtiment de réclusion. Ulcérée, Amaterasu se retire dans la « caverne céleste », privant le monde de son éclat ; nuit, froid et chaos s’abattent alors sur l’Univers.

Les dieux rassemblés cherchent à apaiser son courroux. Ils commencent par demander aux coqs d’annoncer le lever du soleil, sans résultat. Ils font alors venir la déesse Ame no Uzume qui, hissée sur un baquet, entame une danse indécente provoquant joie et rires des dieux assemblés. Étonnée par cette agitation, Amaterasu s’enquiert des raisons de cette hilarité ; on lui répond qu’on a trouvé une déesse encore plus belle qu’elle. Déconfite, elle regarde hors de sa cachette et voit une très belle femme, qui n’est autre que son propre reflet dans le miroir qu’on lui tend. Jouée par ce tour, la déesse du Soleil quitte sa retraite et rend au monde sa lumière.

 

La fondation du pays

 

Banni du Ciel, Susanowo arrive au pays d’Izumo, où il sauve une jeune fille qu’un dragon à huit têtes cherche à dévorer. Il l’épouse, bâtit un palais et fonde une dynastie.

L’un de ses descendants, torturé par ses quatre-vingts frères aînés, est envoyé au pays de Ne où habite désormais Susanowo et sa fille Suserihima. Soumis à diverses épreuves qui préfigurent des rites d’initiation, le jeune garçon trompe Susanowo et s’enfuit avec Suserihima. Susanowo reconnaît sa propre défaite et offre au vainqueur — qu’il nomme Okuninushi — de soumettre ses frères et de régner sur le pays d’Izumo.


Le petit-fils céleste

 

Ayant eu connaissance de la volonté d’Amaterasu d’envoyer son petit-fils Ninigi no mikoto sur la berge de la rivière qui borde le Ciel, Okuninushi cède le pays au petit-fils céleste, qui écarte les nuées et descend sur la Terre. Amaterasu lui fait parvenir l’épée que Susanowo a tirée de la queue du dragon, l’un de ses tama et son miroir — symboles de l’autorité d’ascendance divine de Ninigi, puis de ses descendants.

Ninigi tombe amoureux de Konosakuyahime, la fille du dieu de la Montagne. Ce dernier accepte l’union, à condition que Ninigi épouse également son autre fille, la vieille et laide Iwanagahime. Le petit-fils céleste la repousse, préférant (symboliquement) la beauté, même éphémère, à la longévité.

 

Jinmu, le premier empereur humain

 

Jimmu Tenno Jimmu Tenno (660-581 av. J.-C), premier mikado du Japon est aussi le premier empereur humain de la mythologie nipponne. Sa tombe se trouve à Nara.

Konosakuyahime donne bientôt naissance à Yamasachibiko (prince des fruits de la montagne) et à Umisachibiko (prince des fruits de la mer). Devenus adultes, les deux frères décident d’échanger leurs rôles, mais Yamasachibiko perd l’hameçon d’Umisachibiko.

Descendu dans les fonds marins, Yamasachibiko retrouve l’hameçon, en même temps qu’il rencontre la fille du dieu de la Mer, Toyotamahime. De leur union naît un fils, mais Yamasachibiko ne peut s’empêcher d’observer son épouse lors de la délivrance. Ayant été vue sous sa forme véritable — un monstre des mers —, Toyotamahime fuit Yamasachibiko et confie son fils à sa sœur. Celle-ci épouse son neveu, devenu adulte, et lui donne quatre enfants, dont Jinmu-tenno, le premier empereur humain.

Le Kojiki ne s’achève pas avec la naissance du premier empereur japonais, mais relate également la vie des premières générations du clan impérial. Ces derniers événements, probablement historiques, sont donc totalement intégrés à la structure narrative du récit.