Chaps et Vlad discutent à voix basses dans un coin de La lune endormie, une des nombreuses tavernes de Brevt. Ils s’étaient retrouvés grâce à une tentative de vol de Vlad sur…Chaps et qui s’était soldée par un grand éclat de rire rapidement interrompu par l’arriver d’une patrouille. Après avoir échappés à celle-ci ils se sont échoués dans ce tripot afin de mettre au point un parcours rapide et discret pour rejoindre Berheilden au plus vite…
« _ Je te dis qu’il faudrait qu’on passe par les montagnes, explique Vlad, regardes : Brevt, Brâme, Zurlach, Forfrant et Berheilden. Si on marche bien on peut y être en quatre jours avec des chevaux.
_ Je ne dis pas non mais je me demande si en passant plus au sud avec un guide ce ne serait pas plus prudent, répond Chaps.
_ Excusez-moi messieurs, je crois que vous parlez de voyage ?
_ Oui, pourquoi ?
_ Et bien, voilà : je dois me rendre à Berheilden par une route rapide et sûr, cependant je suis seul et je n’ai pas les moyens de m’offrir une escorte… Vous semblez vous entendre dans l’art du combat, moi dans celui des affaires, faisons route ensemble nous sommes complémentaires.
_ Vous vous appelez ?
_ Urdenfraundelt, mais appelez moi Frank.
_ Vlad.
_ Chaps, nous allons à Berheilden également, quand partirons-nous ?
_ Demain, pour Forfrant, puis en canot jusqu’à Berheilden.
_ Entendu. » Et ils restèrent à discuter sur les différents détails du voyage.
Les murailles de la ville se détachent de la brume matinale et les portes s’ouvrent à nouveau, Berheilden s’éveille pour un nouveau jour. Au sud dans les méandres du Reik des voiles apparaissent et un nuage de poussière s’élève, un cavalier solitaire marche vers la ville, il arrive de Munach, au nord un canot descend le fleuve, à l’est plusieurs membres d’un groupes s’avance. Sur le mur, trois hommes en blanc discutent :
« _ Ils arrivent.
_Oui, mais pas tous, il en manque un.
_ Il viendra…il doit chercher à s’entraîner pour la forme…
_ On attend qu’ils soient tous là pour leur expliquer ou on le fait tout de suite ?
_ Le plus tôt sera le mieux, au pire on réexpliquera ensuite.
_ Allons les chercher, maintenant.
_ Bien. » Et ils disparurent dans les ruelles au pied des murs.
Bartolomeo, Boris, Chaps, Ivan, Loup et Vlad furent réunis dans une vaste pièce qui servait d’antichambre à la salle du trône. Les accolades furent rapides. A présent, ils attendent patiemment qu’on leur explique le but de leur voyage.
Les trois hommes en blanc entrent, ils semblent détendus, l’un d’entre eux prend la parole :
« _ Salutations, avant de vous expliquer toute l’histoire permettez nous de nous présentez : nous sommes Adual, Valentino et Zaléie mages et conseillers de l’Empereur Pirdon III et c’est nous qui vous avons fait venir ici…
_ Pour le rétablissement du très saint équilibre du je-ne-sais-plus-trop-quoi, coupe Boris.
_ Valentino, qu’est-ce que tu leur à raconter comme conneries ?
_ Non mais j’avais besoin d’un peu de temps pour concentrer assez d’énergie alors j’ai blablater un peu…
_ Tu ne changeras jamais, ce n’est pas possible… Bon on va tout vous expliquer : vous êtes ici parce qu’on a besoin de vous.
_ Pourquoi ?
_ Pour la guerre qui se prépare. Vous êtes des sorciers, vous avez un potentiel de puissance de combat largement supérieur à la moyenne et en plus vous avez déjà l’habitude de vous battre ensemble avec à peu près n’importe quoi face à peu près n’importe qui, c’était tout bénéfice pour nous, résume Adual.
_ On se calme, qu’est-ce que la « puissance de combat », contre qui allez-vous vous battre, et pourquoi devrions-nous vous aider ? demande Ivan.
_ La puissance de combat représente la force, l’habileté, la capacité de combat et la puissance magique d’un combattant : un soldat normal a un puissance de 150 à 200 unités, un chevalier entre 500 et 2000, certains guerriers atteignent 3000 unités, un sorcier oscille entre 1000 et 30000 unités en moyenne, certains arrivent à 50000 grâce à un entraînement poussé, nous avons chacun une puissance de 80000 unités, grâce à des dons naturels particulièrement développés et un long apprentissage, répond Zaléie.
_ Et nous ? fait Loup.
_ Nous estimons votre potentiel à un peu plus de 80000 unités sans entraînement particulier.
_ Contre qui vous battez-vous ? questionne Chaps.
_ Contre le Royaume du Sud, et son Monarque Maudit, ainsi que ses armés noires…
_ Il dispose de pouvoirs largement supérieurs au notre, et ses serviteurs, les Anges Noirs, au nombre de douze sont également très puissants, explique Adual.
_ Pourquoi nous faire venir alors ?
_ Il existe une ancienne légende qui veut que lorsque le monde sera au bord du chaos une compagnie de puissants guerrier-mages se lèvera, ils seront la réincarnation des plus puissants combattants que les deux mondes aient connus : les cavalier-sorciers, répond Valentino.
_ Qui étaient-ils ?
_ Des combattants d’une force dépassant l’imagination, on dit même que lorsqu’ils étaient poussés au bord de la folie par les exactions de leurs adversaires ils se transformaient et devenaient encore plus fort, plus puissants, enfin j’en ai jamais vus donc je ne peux pas vraiment vous en dire beaucoup, poursuit Zaléie.
_ Oui, il y a cinq siècles maintenant qu’ils sont partis vers le monde réel et on disparu, achève Adual.
_ Et vous pensez que nous pourrions être…
_ Leurs descendants. »
Un long silence suit cette dernière phrase.
« _ Hum, il faudrait vous présenter à l’Empereur, dit Adual.
_ Suivez nous, ordonne Zaléie.
_ Et ne parlez pas tant que l’on ne vous a pas adresser la parole, conseille Valentino.
_ Et ne suivez pas son exemple, insiste Zaléie. »
Il frappe trois coups secs à la grande porte d’or, puis entre et marche jusqu’au trône à cinq pas de celui-ci il s’agenouille et baisse la tête, tous l’imitent, alors le seigneur dit :
« _ Soyez les biens venus mes amis en cette heure sombre, relevez-vous et asseyez-vous à mes côtés, j’ai entendu beaucoup d’histoires vous concernant et j’aimerai démêler le vrai du faux.
_ Certainement Sire, cependant nous devons vous dire qu’un des membres de notre équipe, le Semiel, n’est pas encore arrivé et…
_ Et bien il nous rejoindra, venez mes amis, j’aimerai entendre vos récits pour égayer mes vieux jours. »
A ce moment un messager fait irruption dans la salle et cour se jeter aux pieds de l’Empereur, il transmet son message en bégayant :
« _ Le tournois international de magie s’est achevé, Sire, et le champion est désigné…
_ Est-ce le vieux Tahegae qui l’a emporté ?
_ Non, Seigneur.
_ Ah ! Et bien amène moi le vainqueur pour que je le félicite.
_ C’est que Sire il n’est pas venu…
_ Pardon !?!
_ Oui, il a dit qu’il devait d’abord faire quelque chose avant de se présenter devant vous.
_ A-t-il donné un nom afin qu’on puisse l’accueillir comme il se doit ?
_ Oui, il a dit s’appeler le Semiel, Sire. »
Cette révélation plonge la foule dans un grand malaise quand soudain :
« _ Sire… Un sorcier du Sud… aux portes de la ville… il dit être venu en ambassade. »
Un profond silence gagne l’assemblée mais l’Empereur se lève lentement :
« _ Je vais y aller, il marque une pause, cependant vous m’accompagnez ! dit-il en fixant les trois mages et les six compagnons. Vous devriez pouvoir la maintenir en respect, je pense…
_ Oui, Sire, dit Valentino.
_ Mais se sera dur, ajoute Adual.
_ A cœur vaillant rien d’impossible, fait Loup, allons ! Nous avons à faire. »
Ils sortent, la population semble inquiète, et rentre prestement dans ses habitations lorsque les chevaux s’approchent. Aux portes ils mettent pieds à terre et passent hors des murs. Dans la plaine, une ombre noire les attend, elle lève les yeux vers eux et les jauge du regard.
« _ Vous vouliez me voir ?
_ Oui, j’aurais préféré que vous soyez seul mais puisque vous êtes venu avec votre escorte… Je vais m’amuser un peu… »
Avant qu’aucun n’est pu esquisser le moindre geste, elle pointe une baguette de bois sur eux et prononce une série d’incantations. Ils sont tous jetés au sol, attachés par des liens magiques qu’ils ne peuvent rompre. Seul l’Empereur reste debout, l’ombre se tourne vers lui et oriente sa baguette vers lui quand soudain :
« _ Lindorn ! » crie une voix derrière l’ombre.
Un puissant éclair de lumière blanche la frappe dans le dos et l’envoie au sol, assommée. Libérés des sortilèges, ils se relèvent pour voir qui les a ainsi aidé… Un homme, enroulé dans une longue cape noire, un capuchon rabattu sur la tête, une baguette de bois vers pâle à la main, leur fait face.