Une jeune fille à la chevelure de feu attendait plongée dans un magazine politique à la terrasse d’un café. Aspidistra vint s’assoire en face d’elle. « Pas d’impair aujourd’hui, devant ce type d’interlocuteur, les gaffes se payent cash. » La jeune fille se leva et indiqua l’intérieur du café. Aspidistra acquiesça d’un mouvement de la tête. Elles entrèrent et allèrent s’asseoir dans un coin.
« Que voulais-tu me dire, Leila ? Ou dois-je dire Lilith ?
_Emplois celui de mes deux prénoms que tu préfères, je suis habitué à ce que l’on les interchange. Si je t’ai dit de venir c’est parce que j’ai des informations qui pourraient t’intéresser à l’occasion.
_Je t’écoute.
_Bon, tu sais sûrement que Shin a perdu sa mère adoptive dans des circonstances que je passerais sous silence. »
Aspidistra sourit, il était connu de tous que Leila, bien qu’étant pour ainsi dire l’agence de renseignements du Lycée Thomas Jefferson, exécrait donner plus de détails que nécessaire.
« Je ne t’apprendrais ni ses relations avec les deux jumeaux de la classe, ni ses particularités génétiques par contre je dispose de précisions sur ses relations avec le club Ya-chi-ru… »
Aspidistra héla le garçon et commanda un jus de pomme avec de l’alcool de mente.
« Comment un hercule tel que lui qui méprise tous ceux qui n’ont pas les mêmes idées que lui – ou le même courage… »
Aspidistra se rappela que le frère de Leila avait finit à l’hôpital un couteau en travers de la jambe pour avoir tenu tête à un gangs.
« … l’ancien 1er maître du 3ième plan du club Ya-chi-ru<!--[if !supportFootnotes]--><!--[endif]-->, a-t-il pu être exclu du club alors qu’il en épouse si bien la cause et les idées ? Pourquoi ?
_Parce qu’il est allé trop loin, peut-être ?
_Oui, lorsque sa mère adoptive a été tuée il l’a vu et il est entré dans une colère sans nom. Si les membres du club n’étaient pas intervenus, il aurait fait un massacre se jour-là. Il a d’ailleurs envoyé sept des dix voyous en état grave avec pronostique vital engagé aux urgences. Cependant…
_Cependant ?
_Je pense qu’il n’y a pas que cela : il devenait trop fort et trop gênant pour la plupart des maîtres du club. Je t’aime bien Aspidistra, je vais donc te mettre en garde : au cours de ma petite enquête au club j’ai cherché du côté de sa réputation…
_Et ?
_Même là-bas celle-ci est proprement monstrueuse : ne te bat jamais contre lui mais n’essaie pas non plus d’être trop proche de lui, je ne sais pas si ce que j’ai entendu est vrai mais si seulement une partie l’était ce serait déjà abominable… »
Elle se releva, salua d’un geste de la tête et sortit. Aspidistra resta assise sirotant son jus de pomme, réfléchissant aux paroles de Leila : elle ne se trompait que rarement dans ses interprétations surtout que, comme elle le savait, ses renseignements étaient souvent rigoureusement exactes. Elle rejeta sa tête en arrière et soupira, parfois la vie était mal faite.
« Tous sont contre lui, même son propre père… je ne crois pas pouvoir en comprendre toutes les raisons, mais je ne peux me poser de questions : c’est elle ou lui, malheureusement. Je dois juste continuer à jouer le jeu. »
Il y eut un soir, il y eut un matin…