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Titre du blog : Littérature assassine...
Auteur : LazloSprand
Date de création : 23-11-2008
 
posté le 13-06-2009 à 23:55:15

18 septembre...

           Jimmy et Pat étaient assis dans l’unique divan de la salle du club de tennis et la cassette qu’ils regardaient sur le vieux téléviseur ne les laissait visiblement pas indifférents.

« Reprises d’appuies sur un pied, revers à deux mains, coup droit coupé, service twisté et techniques du rising et des deux lames<!--[if !supportFootnotes]--><!--[endif]-->, avec des bases pareilles n’importe quel joueur aurait pu en remontrer à Nicolaï, il a un jeu totalement imprévisible et si on regarde bien on remarque qu’il ne perd jamais deux fois pour la même raison : ses réflexes, sa lecture du jeu et son endurance sont supérieurs à la moyenne. 

_Devines-tu comment je l’ai battu ? 

_En utilisant ton coup droit à effet inversé ? 

_Oui. 

_Et ? 

_Il a presque réussi à me contrer en me forçant à jouer en revers. »

Il apparut finalement évident que Phoebe ne faisait pas que se tracasser sur des données existentielles touchant à la vie de Shin. Les longs soupires déchirant dont elle accablait Pierce durant les heures de cours, les coups d’oeils furtifs qu’elle lançait inexorablement vers le fond de la classe et la sophistication croissante de son embellissement physique ne laissèrent bientôt plus de doute aux élèves couramment nantis d’un cerveau moyen : la passion dévorante d’un amour fulgurant embrasée son cœur et son esprit. Ce qui donna au professeur d’histoire l’occasion de placer une phrase restée culte parmi son auditoire :

« Tout ce que vous pourrez dire n’arrivera jamais à la cheville du moindre de mes propos… même quand j’éternue. »

Devant la réaction inexistante de l’intéressée, le maître prit la ferme décision de l’envoyer à l’infirmerie. Le fait serait passé inaperçu si Phoebe n’était pas connue pour ne jamais aller à l’infirmerie, son appréhension se mêlant à sorte de haine profonde portée depuis la nuit de ses jours contre les infirmières, l’institution médicale en générale et les aiguilles en particulier. Cependant devant l’insistance du représentant du corps professoral et du délégué de classe – qui lui tenait vigoureusement le poignet – elle préféra plier plutôt que de laisser ce dernier se casser. Elle revint une demi-heure plus tard, blanche comme un cachet d’aspirine.

Pierce et Shin la virent traîner du côté des courts de tennis durant la pause de midi mais occupés eux-mêmes avec l’entraînement de football, ils ne purent s’intéresser plus avant à ses pérégrinations. La question se reposa à la fin de la journée de façon néanmoins plus tumultueuse.

Alors qu’elle regardait un match de classement du club – match permettant de définir les titulaires du club et qui aurait dû  se faire avant la rencontre amicale – elle fut prise à partie par un groupe d’admiratrices des joueurs lui reprochant d’être une des sources de certains problèmes internes nés de la participation de Shin à la dernière rencontre amicale. L’arrivée providentielle de James et de Kate lui permit de sortir de ce mauvais pas.

« Qu’est-ce que tu regardes ? 

_Les matchs du club de tennis. 

_C’est intéressant ? 

_J’ai toujours aimé contempler les tennismans en action. Quand Shin jouait au tennis un peu régulièrement, je pouvais en voir presque tous les jours, mais maintenant c’est plus difficile alors je viens ici. »

Kate balança la tête de haut en bas. 

« Je comprend. »

Ils restèrent un moment puis partirent.

            Il y eut un soir, il y eut un matin…