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Titre du blog : Littérature assassine...
Auteur : LazloSprand
Date de création : 23-11-2008
 
posté le 14-06-2009 à 00:10:26

2 octobre...(4)

            Kate sourit : ceci ressemblait à la première fois où ils avaient dansé en amoureux. Elle lut la suite.

            « Deux heure du matin, Jeudi, Chaps un peu fatigué nous passe à présent quelques slows. Loup et Camille sont partis se coucher mais nous savons qu'ils ne dorment pas; de même pour Boris et Florence, Ivan et Nadjejda sont allés se promener dans le jardin, seul nous dansons joue contre joue comme nos parents, c'est bizarre mais tellement bon, en fait le temps passe, les époques changent, l'amour reste...

Soudain je sens sa joue glisser, sa poitrine est plus lourde, sa respiration plus lente, avant que mes sens n'aient eu le temps de réagir mon inconscient s'affole, il s'apprête à crier, je le retiens à temps... Elle s'est assoupie dans mes bras, vaincue par la fatigue. Doucement je l'étends sur le canapé, Chaps a arrêté la musique, le silence nous glace le sang alors qu'il sort avec un sourire entendu... Elle s'éveille, me sourit, me questionne vais-je partir, la quitter Je suis dans l'obligation de répondre que oui, son sourire s'assombrit puis s'éclaire à nouveau...

Elle me demande si elle peut dormir chez moi compte tenu du fait qu'elle ne peut pas ici comme prévu, lui prenant la main pour l'aider à se lever je lui répond tendrement : « Oui. Nous sortons, nous sommes seul dans la rue. Nos lèvres tremblent mais aucun son ne brise le silence, lentement un ange passe entre nous...

Nous n'osons nous parler, je tend ma main vers elle, elle la prend et la pose contre sa joue légèrement elle s'approche. À présent elle s'est lovée dans mes bras, elle tourne la tête, l'appuie contre mon épaule, mes yeux se noient dans son regard, nos lèvres s'effleurent, nos corps se soulèvent, nos coeurs s'embrasent et s'étreignent, instant d'éternité...

Lentement nous marchons dans les rues mortes. La lune dans le ciel semblable à une montre ronde nous éclaire de ses feux. Quand soudain je vois dans le lointain s'approchant de nous un homme dont on redoutait ne serait-ce que la silhouette chancelante surgissant du coin d'une rue : l'ivrogne local Norbertovno. Un homme qui bravait les policiers en bloquant la circulation des rues par le zigzag capricieux de sa démarche; un homme qui fulminait contre les autorités et qui par ses jurons de tonnerre, faisait vibrer les vitres et balayait la rangée des grand-mères de leur banc. Or, ce même Norbertovno, nous croisant, s'arrête et en essayant d'aspirer son haleine chargée des vapeurs de la vodka, articule avec un respect accentué:

"_ Bonjour, la jeunesse ! "

Ses yeux troubles s'éclairent, son corps de géant retrouve un relatif équilibre, sa tête esquisse une série de hochements un peu désordonnés et il oblige sa langue macérant dans l'alcool à exécuter ce numéro d'acrobatie sonore

" Allez, aimez-vous tant que vous pourrez mes enfants ! "

Enfin, il s'éloigne, son ombre un instant protectrice redevient sombre et inquiétante et pourtant jamais, jamais nous ne le verrions de la même manière. Nous nous regardons, yeux dans les yeux nous atteignons déjà les paradis colorés peuplés d'anges et de nymphes qui courent à notre rencontre pour nous faire partager les délices de ces mondes parallèles que seuls l'âme et le coeur peuvent toucher. Nous nous enlaçons du regard, et l'amour en nous, petit hercule, broie dans ces puissantes mains les serpents du doute et de l'incompréhension et grand maître nous guide l'un vers l'autre comme un petit torrent vers les grands océans... »

            Elle passa ses bras autour du cou de James. « C’est finis ? _Pour l’instant. » Elle l’embrassa.

« Et que nous réserves-tu ? 

_Je ne sais pas encore… un peu de poésie pour achever cette partie, après je verrai… 

_Toujours le même. 

_C’est ainsi que tu m’aime. »