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Titre du blog : Littérature assassine...
Auteur : LazloSprand
Date de création : 23-11-2008
 
posté le 23-06-2009 à 22:09:18

The Doors by the Doors

 

 


 

 

Premier album éponyme du groupe de Jim Morrison et de Ray Manzarek, The Doors est un enregistrement pleinement abouti, qui synthétise et restitue, à travers ses onze chansons, une multitude d’influences littéraires, théâtrales et, bien sûr, musicales. Grâce à la limpidité énergique de ses arrangements et à la production de Paul Rothchild, The Doors est l’un des rares premiers opus à assurer un bon équilibre entre reprises et compositions originales. Avec « Back Door Man », Jim Morrison et ses complices rendent un hommage — très connoté sexuellement — à un classique du blues signé Willie Dixon et déjà chanté par Howlin’ Wolf ; de The Doors à L.A. Woman (1971), leur dernier album, le blues est demeuré la source d’inspiration commune du quatuor de Los Angeles. En reprenant une chanson de Kurt Weil et Bertolt Brecht, « Alabama Song (Whisky Bar) » (tirée de l’opéra Grandeur et décadence de la ville de Mahagonny), Jim Morrison s’abandonne à la part la plus littéraire de son art, qui lorgne, pêle-mêle, du côté du cabaret allemand, de Céline et de Rimbaud. À travers le jeu du batteur John Densmore transparaît, en outre, un intérêt évident pour le jazz, tandis que l’organiste Ray Manzarek et le guitariste Robby Krieger mettent constamment à l’épreuve leur éducation musicale classique. Chaque titre atteste des qualités mélodiques du groupe, qui signe aussi bien des chansons pop entêtantes, « Soul Kitchen », que des ballades tristes, « The Crystal Ship ». Crooner malgré lui alors qu’il se veut poète et conscience rebelle, Jim Morrison est un interprète idéal, au sex-appeal irrésistible, à la voix de baryton claire et parfaitement articulée. The Doors est, par ailleurs, le seul album pour lequel les Doors font appel à un bassiste ; Ray Manzarek a, par la suite, assuré lui-même les parties de basse de la main gauche sur un orgue Fender.
The Doors est très bien accueilli lors de sa sortie et propulse au sommet du hit-parade la chanson « Light My Fire », qui devient l’un des hymnes — sans doute celui qui, parmi tous, est le plus ouvertement érotisé — du Summer of Love (ou « été de l’amour ») de 1967, point d’orgue du mouvement hippie. Toutefois, le titre le plus connu de l’album n’en demeure pas moins « The End », long morceau (onze minutes) aux réminiscences de ragas et au freudisme affiché, qui en appelle, un an avant Mai 68, au meurtre du père et à la révolte ; Francis Ford Coppola l’a utilisé pour la scène d’introduction de son film Apocalypse Now (1979).

 

Break on through (to the other side)

 

Soul kitchen

The crystal ship

Twentieth century fox

Alabama song (whisky bar)

Light my fire

Back door man

I look at you
 
End of the night

Take it as it comes

The end