Shin prit le poignet de Phil et essaya de trouver son pouls. Il opina du chef puis se releva, l’air sombre. Il ne dit rien et marcha vers la porte entrouverte qui menait vers la pièce suivante.
Celle-ci était lumineuse, trop lumineuse… Ils durent garder les yeux fermés pendant quelques instants. Ce qui eut le don de les énerver.
« Pff… » souffla Roman en se présentant devant Steven Stack.
Les deux combattants tirèrent leur katana et le bal commença. Attaques, parades, feintes et esquives s’enchaînèrent à un rythme effréné jusqu’à ce que Roman ne glisse et ne soit déséquilibré. Steven saisit l’occasion et leva son arme pour l’achever. Mais Roman se servit du court instant qu’il lui avait fallu afin d’analyser la situation pour, en retournant sa lame, le frapper aux genoux. Steven perdit l’équilibre et le tranchant d’une lame lui ôta la vie.
Roman posa son arme sur son épaule et poursuivit sa route rapidement rejoint par le groupe. John lui prit l’autre bras.
« Rapide…
_L’efficacité est la meilleure des facultés du guerrier, » trancha Roman.
La quatrième salle venait après un couloir particulièrement étroit, sombre et humide. Hans prit la tête du groupe et poussa la porte en posant la main sur la garde. Il s’arrêta dans l’embrasure et balaya l’espace du regard. Il marcha alors au centre de la pièce face à Thomas Jeffers. Le reste du groupe s’assit là où ils étaient.
Les deux adversaires tournèrent l’un autour de l’autre durant quelques minutes avant que Thomas ne prenne l’initiative. Il se jeta en avant lame au clair. Hans dévia la pointe en tirant son sabre puis d’un mouvement du poignet il la repoussa en l’air créant une faille dans la défense de son ennemi. Il frappa ensuite du plat sur le poignet gauche de Thomas, lui retira son épée d’un revers et piqua. Il passa ensuite derrière Thomas et revint lentement vers Shin pendant que son opposant s’écrouler le front rougi du sang qui coulait d’entre ses yeux.
« La botte de Nevers, apprécia en fin connaisseur Enrik.
_Oui, l’une des techniques de duel à l’épée les plus anciennes et les plus efficaces que je connaisse, » répondit Hans en leur faisant signe de continuer.
Shin se mit à l’avant-garde et pressa le pas. Arrivé devant la dernière porte, il glissa sa main dans sa poche et saisit un paquet d’où il tira une cigarette et un briquet. Il soupira, l’alluma et la porta à sa bouche.
« Lué, je préfèrerais que tu surveilles le couloir pour vérifier ce qui viens dans notre dos et Shô, tu ferais mieux de rester dans l’embrasure de la porte compte tenu de ta blessure, » dit-il doucement puis il fit jouet le mécanisme de la serrure et entra.
Ils débarquèrent dans une scène surréaliste : Chaps faisait face à deux adversaires inquiétants William Molleton et Wladimir sous le regard du Commandant Zellidja qui, assis dans un fauteuil contre le mur du fond, se détourna du spectacle pour applaudir leur arrivée.
« Bienvenu, je vois que nos amis ne vous ont pas posés tant de problèmes en définitive… » Il se leva. « A nous de régler le problème…
_Restez en arrière, je m’occupe de lui ! ordonna Shin.
_Wladimir est à moi, ne vous en mêlez pas, répliqua Vlad.
_Je prend William, précisa Chaps alors qu’ils arrivaient à sa hauteur.
_Et nous, on fait quoi ? demanda Nicolas.
_On compte les points, » lui répondit Pierce.
Shin remarqua alors un tas de couverture près du siège de Zellidja. Il plissa les yeux puis les écarquilla d’effroi.
« Lili ! – il se retourna vers Chaps. – Qu’est-ce qu’elle fait ici ?
_Ils l’ont enlevée, dit simplement Chaps.
_Pourquoi… elle ?
_Tu aurais préféré quelle subissent le sort de ces parents ? lui demanda William. Elle est toujours en vie, tu peux donc encore la sauver même si j’en doute fortement.
_Pour quelle raison ?
_J’ai prit une option sur la fleur que je ne laisserai pour rien au monde… »
Chaps explosa de fureur. Il se jeta en avant sabre au clair, dévia la lame de William, planta la sienne, la fit tourner dextrement puis la retira et le décapita en passant derrière lui.
« Tu ne toucheras pas à ma sœur comme tu l’as fait pour Helen et mes parents. »
Tous virent alors un ange plané au-dessus de lui surplombant le dragon agonisant de William.
Wladimir et Vlad furent les premiers à réagirent. Ils s’élancèrent l’un vers l’autre. Leur lame jaillirent en un éclair et s’entrechoquèrent deux fois avant de se bloquer conjointement. Ils se repoussèrent et se fixèrent à nouveau.
« Ienken… souffla Pierce.
_Hum… oui mais de vitesse et de force égales, fit Roman. »
Ils se chargèrent à nouveau mais aucun ne prit l’avantage. Ils ne comprirent que trop tard qu’ils étaient en danger. Zellidja s’était approché d’eux.
« Tu m’as déçu, Wladimir. Et je déteste que l’on me déçoive !
_Maître… »
Il ne finit jamais sa phrase. Zellidja lui coupa la tête en tirant son arme du fourreau. Vlad cria en se jetant sur lui mais sa lame n’atteignit sa cible et sa tête rejoignit celle de son infortuné adversaire.
« Vlad ! » Roman, Hans et John se levèrent mais Shin s’interposa en leur faisant signe de se rasseoir de la main.
« Commençons, Shin.
_Tu vas également payer pour eux. »
Shin et Zellidja se faisaient face. L’acier tinta, le sol trembla et des étincelles scintillèrent au firmament de la voûte. Les deux lames se croisèrent et se stoppèrent à quelques centimètres seulement de leur visage.
« Shin, je suis ton père !
_Je le savais déjà.
_Alors si nous n’avons plus rien à nous dire que le plus faible meurt. »
Ils remirent synchroniquement leur sabre à lame inversée au fourreau. Ils reculèrent de quelques pas chacun puis se saluèrent réglementairement. Alors après avoir marqué une courte pause et s’être finement observés, ils se chargèrent en faisant jaillirent leur arme de leur étui.
« Pleure, Székesfehérvár.
_Tue, Lucifer. »
Le sombre dragon noir aux yeux de feux rencontra le Phénix étincelant en un instant. Zellidja s’effondra pour ne plus jamais se relever : Shin avait sectionné ses tendons aux genoux et aux poignets. Shin rangea son katana et porta sa main à son épaule droite : Zellidja avait essayé de sectionner le muscle et briser ma clavicule mais Shin avait amorti l’impact avec le coude. Shin palpa l’articulation pour en vérifier la solidité puis arracha la manche de son tee-shirt.
« Ne vous relevez pas père, vous n’y arriverez pas.
_Shin, l’aimes-tu ?
_Qui ?
_Elle… »