posté le 08-11-2014 à 12:41:53

Porque te vas ?

Hoy en mi ventana brilla el sol
Y el corazon
Se pone triste contemplando la ciudad
Porque te vas.
Como cada noche desperté,
Pensando en ti,
Y en mi reloj todas las horas vi pasar
Porque te vas.

Todas las promesas de mi amor
Se iran contigo.
Me olvidaras, me olvidaras.
Junto a la estacion lloraré
Igual que un nino
Porque te vas, porque te vas,
porque te vas, porque te vas.

Bajo la penumbra de un farol
Se dormiran
Todas las cosas que quedaron por decir,
Se dormiran.
Junto a las manillas de un reloj
Esperaran.
Todas las horas que quedaron por vivir,
Esperaran.

Todas las promesas de mi amor
Se iran contigo.
Me olvidaras, me olvidaras.
Junto a la estacion lloraré
Igual que un nino
Porque te vas, porque te vas,
porque te vas, porque te vas.

Todas las promesas de mi amor
Se iran contigo.
Me olvidaras, me olvidaras.
Junto a la estacion lloraré
Igual que un nino
Porque te vas, porque te vas.

Todas las promesas de mi amor
Se iran contigo.
Me olvidaras, me olvidaras.
Junto a la estacion lloraré
Igual que un nino
Porque te vas, porque te vas,
porque te vas, porque te vas.


Jeanette


Aujourd'hui à ma fenêtre brille le soleil
Et mon coeur
S'attriste en contemplant la ville
Parce que tu pars.
Comme chaque nuit désespérée,
Je pense à toi,
A mon réveil toutes les heures s'en vont
Parce que tu pars.

Toutes les promesses de mon amour
S'en iront avec toi.
Tu m'oublieras, tu m'oublieras.
A la gare je pleurerai
Comme un enfant
Parce que tu pars, parce que tu pars,
parce que tu pars, parce que tu pars.

Sous l'ombre d'un lampadaire
S'endormiront
Toutes les choses qui restaient à dire,
S'endormiront.
Aux matins d'un réveil
J’espérerai.
Toutes les heures qui resterons à vivre,
J’espérerai.

Toutes les promesses de mon amour
S'en iront avec toi.
Tu m'oublieras, tu m'oublieras.
A la gare je pleurerai
Comme un enfant
Parce que tu pars, parce que tu pars,
parce que tu pars, parce que tu pars.

Toutes les promesses de mon amour
S'en iront avec toi.
Tu m'oublieras, tu m'oublieras.
A la gare je pleurerai
Comme un enfant
Parce que tu pars, parce que tu pars.

Toutes les promesses de mon amour
S'en iront avec toi.
Tu m'oublieras, tu m'oublieras.
A la gare je pleurerai
Comme un enfant
Parce que tu pars, parce que tu pars,
parce que tu pars, parce que tu pars.

 


 
 
posté le 08-11-2014 à 12:40:19

Percé jusques au fond du coeur

Percé jusques au fond du coeur
D'une atteinte imprévue aussi bien que mortelle,
Misérable vengeur d'une juste querelle,
Et malheureux objet d'une injuste rigueur,
Je demeure immobile, et mon âme abattue
Cède au coup qui me tue.
Si près de voir mon feu récompensé, ô Dieu, l'étrange peine !
En cet affront mon père est l'offensé,
Et l'offenseur le père de Chimène !


Que je sens de rudes combats !
Contre mon propre honneur mon amour s'intéresse :
Il faut venger un père, et perdre une maîtresse.
L'un m'anime le coeur l'autre retient mon bras.
Réduit au triste choix ou de trahir ma flamme,
Ou de vivre en infâme,
Des deux côtés mon mal est infini.
ô Dieu, l'étrange peine !
Faut-il laisser un affront impuni ?
Faut-il punir le père de Chimène ?


Père, maîtresse, honneur, amour
Noble et dure contrainte, aimable tyrannie,
Tous mes plaisirs sont morts, ou ma gloire ternie.
L'un me rend malheureux, l'autre indigne du jour.
Cher et cruel espoir d'une âme généreuse,
Mais ensemble amoureuse,
Digne ennemi de mon plus grand bonheur

Fer qui causes ma peine,
M'es-tu donné pour venger mon honneur ?
M'es-tu donné pour perdre ma Chimène ?

 

Il vaut mieux courir au trépas.
Je dois à ma maîtresse aussi bien qu'à mon père ;
J'attire en me vengeant sa haine et sa colère ;
J'attire ses mépris en ne me vengeant pas.
À mon plus doux espoir l'un me rend infidèle,
Et l'autre indigne d'elle.
Mon mal augmente à le vouloir guérir ;
Tout redouble ma peine.
Allons, mon âme ; et puisqu'il faut mourir,
Mourons du moins sans offenser Chimène.


Mourir sans tirer ma raison !
Rechercher un trépas si mortel à ma gloire !
Endurer que l'Espagne impute à ma mémoire
D'avoir mal soutenu l'honneur de ma maison !
Respecter un amour dont mon âme égarée
Voit la perte assurée !
N'écoutons plus ce penser suborneur,
Qui ne sert qu'à ma peine.
Allons, mon bon, sauvons du moins l'honneur
Puisqu'après tout il faut perdre Chimène.


Oui, mon esprit s'était déçu.
Je dois tout à mon père avant qu'à ma maîtresse:
Que je meure au combat, ou meure de tristesse,
Je rendrai mon sang pur comme je l'ai reçu.
Je m'accuse déjà de trop de négligence ;
Courons à la vengeance ;
Et tout honteux d'avoir tant balancé,

Ne soyons plus en peine,
Puisqu'aujourd'hui mon père est l'offensé,
Si l'offenseur est père de Chimène.


Pierre Corneille

 


 
 
posté le 08-11-2014 à 12:36:27

Pensée des morts

Voilà les feuilles sans sève
Qui tombent sur le gazon,
Voilà le vent qui s'élève
Et gémit dans le vallon,
Voilà l'errante hirondelle .
Qui rase du bout de l'aile :
L'eau dormante des marais,
Voilà l'enfant des chaumières
Qui glane sur les bruyères
Le bois tombé des forêts.

L'onde n'a plus le murmure ,
Dont elle enchantait les bois ;
Sous des rameaux sans verdure.
Les oiseaux n'ont plus de voix ;
Le soir est près de l'aurore,
L'astre à peine vient d'éclore
Qu'il va terminer son tour,
Il jette par intervalle
Une heure de clarté pâle
Qu'on appelle encore un jour.

L'aube n'a plus de zéphire
Sous ses nuages dorés,
La pourpre du soir expire
Sur les flots décolorés,
La mer solitaire et vide
N'est plus qu'un désert aride
Où l'oeil cherche en vain l'esquif,
Et sur la grève plus sourde
La vague orageuse et lourde
N'a qu'un murmure plaintif.

La brebis sur les collines
Ne trouve plus le gazon,
Son agneau laisse aux épines
Les débris de sa toison,
La flûte aux accords champêtres
Ne réjouit plus les hêtres
Des airs de joie ou d'amour,
Toute herbe aux champs est glanée :
Ainsi finit une année,
Ainsi finissent nos jours !

C'est la saison où tout tombe
Aux coups redoublés des vents ;
Un vent qui vient de la tombe
Moissonne aussi les vivants :
Ils tombent alors par mille,
Comme la plume inutile
Que l'aigle abandonne aux airs,
Lorsque des plumes nouvelles
Viennent réchauffer ses ailes
A l'approche des hivers.

C'est alors que ma paupière
Vous vit pâlir et mourir,
Tendres fruits qu'à la lumière
Dieu n'a pas laissé mûrir !
Quoique jeune sur la terre,
Je suis déjà solitaire
Parmi ceux de ma saison,
Et quand je dis en moi-même :
Où sont ceux que ton coeur aime ?
Je regarde le gazon.


Leur tombe est sur la colline,
Mon pied la sait ; la voilà !
Mais leur essence divine,
Mais eux, Seigneur, sont-ils là ?
Jusqu'à l'indien rivage
Le ramier porte un message
Qu'il rapporte à nos climats ;
La voile passe et repasse,
Mais de son étroit espace
Leur âme ne revient pas.


Ah ! quand les vents de l'automne
Sifflent dans les rameaux morts,
Quand le brin d'herbe frissonne,
Quand le pin rend ses accords,
Quand la cloche des ténèbres
Balance ses glas funèbres,
La nuit, à travers les bois,
A chaque vent qui s'élève,
A chaque flot sur la grève,
Je dis : N'es-tu pas leur voix?

Du moins si leur voix si pure
Est trop vague pour nos sens,
Leur âme en secret murmure
De plus intimes accents ;
Au fond des coeurs qui sommeillent,
Leurs souvenirs qui s'éveillent
Se pressent de tous côtés,
Comme d'arides feuillages
Que rapportent les orages
Au tronc qui les a portés !

C'est une mère ravie
A ses enfants dispersés,
Qui leur tend de l'autre vie
Ces bras qui les ont bercés ;
Des baisers sont sur sa bouche,
Sur ce sein qui fut leur couche
Son coeur les rappelle à soi ;
Des pleurs voilent son sourire,
Et son regard semble dire :
Vous aime-t-on comme moi ?


C'est une jeune fiancée
Qui, le front ceint du bandeau,
N'emporta qu'une pensée
De sa jeunesse au tombeau ;
Triste, hélas ! dans le ciel même,
Pour revoir celui qu'elle aime
Elle revient sur ses pas,
Et lui dit : Ma tombe est verte !
Sur cette terre déserte
Qu'attends-tu ? Je n'y suis pas !

C'est un ami de l'enfance,
Qu'aux jours sombres du malheur
Nous prêta la Providence
Pour appuyer notre cœur ;
Il n'est plus ; notre âme est veuve,
Il nous suit dans notre épreuve
Et nous dit avec pitié :
Ami, si ton âme est pleine,
De ta joie ou de ta peine
Qui portera la moitié ?


C'est l'ombre pâle d'un père
Qui mourut en nous nommant ;
C'est une soeur, c'est un frère,
Qui nous devance un moment ;
Sous notre heureuse demeure,
Avec celui qui les pleure,
Hélas ! ils dormaient hier !
Et notre coeur doute encore,
Que le ver déjà dévore
Cette chair de notre chair !

L'enfant dont la mort cruelle
Vient de vider le berceau,
Qui tomba de la mamelle
Au lit glacé du tombeau ;
Tous ceux enfin dont la vie
Un jour ou l'autre ravie,
Emporte une part de nous,
Murmurent sous la poussière :
Vous qui voyez la lumière,
Vous souvenez-vous de nous ?


Ah ! vous pleurer est le bonheur suprême
Mânes chéris de quiconque a des pleurs !
Vous oublier c'est s'oublier soi-même :
N'êtes-vous pas un débris de nos coeurs ?


En avançant dans notre obscur voyage,
Du doux passé l'horizon est plus beau,
En deux moitiés notre âme se partage,
Et la meilleure appartient au tombeau !


Dieu du pardon ! leur Dieu ! Dieu de leurs pères !
Toi que leur bouche a si souvent nommé !
Entends pour eux les larmes de leurs frères !
Prions pour eux, nous qu'ils ont tant aimé !


Ils t'ont prié pendant leur courte vie,
Ils ont souri quand tu les as frappés !
Ils ont crié : Que ta main soit bénie !
Dieu, tout espoir ! les aurais-tu trompés ?


Et cependant pourquoi ce long silence ?
Nous auraient-ils oubliés sans retour ?
N'aiment-ils plus ? Ah ! ce doute t'offense !
Et toi, mon Dieu, n'es-tu pas tout amour ?

Mais, s'ils parlaient à l'ami qui les pleure,
S'ils nous disaient comment ils sont heureux,
De tes desseins nous devancerions l'heure,
Avant ton jour nous volerions vers eux.

Où vivent-ils ? Quel astre, à leur paupière
Répand un jour plus durable et plus doux ?
Vont-ils peupler ces îles de lumière ?
Ou planent-ils entre le ciel et nous ?


Sont-ils noyés dans l'éternelle flamme ?
Ont-ils perdu ces doux noms d'ici-bas,
Ces noms de soeur et d'amante et de femme ?
A ces appels ne répondront-ils pas ?

Non, non, mon Dieu, si la céleste gloire
Leur eût ravi tout souvenir humain,
Tu nous aurais enlevé leur mémoire ;
Nos pleurs sur eux couleraient-ils en vain ?


Ah ! dans ton sein que leur âme se noie !
Mais garde-nous nos places dans leur coeur ;
Eux qui jadis ont goûté notre joie,
Pouvons-nous être heureux sans leur bonheur ?


Étends sur eux la main de ta clémence,
Ils ont péché; mais le ciel est un don !
Ils ont souffert; c'est une autre innocence !
Ils ont aimé; c'est le sceau du pardon !

Ils furent ce que nous sommes,
Poussière, jouet du vent !
Fragiles comme des hommes,
Faibles comme le néant !
Si leurs pieds souvent glissèrent,
Si leurs lèvres transgressèrent
Quelque lettre de ta loi,
Ô Père! ô juge suprême !
Ah ! ne les vois pas eux-mêmes,
Ne regarde en eux que toi !

Si tu scrutes la poussière,
Elle s'enfuit à ta voix !
Si tu touches la lumière,
Elle ternira tes doigts !
Si ton oeil divin les sonde,
Les colonnes de ce monde
Et des cieux chancelleront :
Si tu dis à l'innocence :
Monte et plaide en ma présence !
Tes vertus se voileront.

Mais toi, Seigneur, tu possèdes
Ta propre immortalité !
Tout le bonheur que tu cèdes
Accroît ta félicité !
Tu dis au soleil d'éclore,
Et le jour ruisselle encore !
Tu dis au temps d'enfanter,
Et l'éternité docile,
Jetant les siècles par mille,
Les répand sans les compter !

Les mondes que tu répares
Devant toi vont rajeunir,
Et jamais tu ne sépares
Le passé de l'avenir ;
Tu vis ! et tu vis ! les âges,
Inégaux pour tes ouvrages,
Sont tous égaux sous ta main ;
Et jamais ta voix ne nomme,
Hélas ! ces trois mots de l'homme :
Hier, aujourd'hui, demain !

Ô Père de la nature,
Source, abîme de tout bien,
Rien à toi ne se mesure,
Ah ! ne te mesure à rien !
Mets, à divine clémence,
Mets ton poids dans la balance,
Si tu pèses le néant !
Triomphe, à vertu suprême !
En te contemplant toi-même,
Triomphe en nous pardonnant !


Alphonse de Lamartine

 


 
 
posté le 08-11-2014 à 12:34:25

O Captain ! My Captain !

O Captain! My Captain! our fearful trip is done;

The ship has weather'd every rack, the prize we sought is won;

The port is near, the bells I hear, the people all exulting,

While follow eyes the steady keel, the vessel grim and daring

But O heart! heart! heart!

O the bleeding drops of red,

Where on the deck my Captain lies,

Fallen cold and dead.


O Captain! My Captain! rise up and hear the bells;

Rise up — for you the flag is flung — for you the bugle trills;

For you bouquets and ribbon'd wreaths — for you the shores a-crowding;

For you they call, the swaying mass, their eager faces turning

Here Captain! dear father!

This arm beneath your head;

It is some dream that on the deck,

You've fallen cold and dead.


My Captain does not answer, his lips are pale and still;

My father does not feel my arm, he has no pulse nor will;

The ship is anchor'd safe and sound, its voyage closed and done;

From fearful trip the victor ship comes in with object won

Exult, O shores, and ring, O bells!

But I with mournful tread,

Walk the deck my Captain lies,

Fallen cold and dead.


Walt Whitman


O Capitaine ! Mon Capitaine ! Notre voyage effroyable est terminé

Le vaisseau a franchi tous les caps, la récompense recherchée est gagnée

Le port est proche, j'entends les cloches, la foule qui exulte,

Pendant que les yeux suivent la quille franche, le vaisseau lugubre et audacieux.

Mais ô cœur ! cœur ! cœur !

O les gouttes rouges qui saignent

Sur le pont où gît mon Capitaine,

Étendu, froid et sans vie.


O Capitaine ! Mon Capitaine ! Lève-toi pour écouter les cloches.

Lève-toi: pour toi le drapeau est hissé, pour toi le clairon trille,

Pour toi les bouquets et guirlandes enrubannées, pour toi les rives noires de monde,

Elle appelle vers toi, la masse ondulante, leurs visages passionnés se tournent:

Ici, Capitaine ! Cher père !

Ce bras passé sous ta tête,

C'est un rêve que sur le pont

Tu es étendu, froid et sans vie.


Mon Capitaine ne répond pas, ses lèvres sont livides et immobiles;

Mon père ne sent pas mon bras, il n'a plus pouls ni volonté.

Le navire est ancré sain et sauf, son périple clos et conclu.

De l'effrayante traversée le navire rentre victorieux avec son trophée.

O rives, exultez, et sonnez, ô cloches !

Mais moi d'un pas lugubre,

J'arpente le pont où gît mon capitaine,

Étendu, froid et sans vie.

 


 
 
posté le 08-11-2014 à 12:25:26

Nuit et Brouillard

Ils étaient vingt et cent, ils étaient des milliers
Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombés
Qui déchiraient la nuit de leurs ongles battants
Ils étaient des milliers, ils étaient vingt et cent

Ils se croyaient des hommes, n'étaient plus que des nombres
Depuis longtemps leurs dés avaient été jetés
Dès que la main retombe il ne reste qu'une ombre
Ils ne devaient jamais plus revoir un été

La fuite monotone et sans hâte du temps
Survivre encore un jour, une heure, obstinément
Combien de tours de roues, d'arrêts et de départs
Qui n'en finissent pas de distiller l'espoir

Ils s'appelaient Jean-Pierre, Natacha ou Samuel
Certains priaient Jésus, Jéhovah ou Vichnou
D'autres ne priaient pas, mais qu'importe le ciel
Ils voulaient simplement ne plus vivre à genoux

Ils n'arrivaient pas tous à la fin du voyage
Ceux qui sont revenus peuvent-ils être heureux
Ils essaient d'oublier, étonnés qu'à leur âge
Les veines de leurs bras soient devenues si bleues

Les Allemands guettaient du haut des miradors
La lune se taisait comme vous vous taisiez
En regardant au loin, en regardant dehors
Votre chair était tendre à leurs chiens policiers

On me dit à présent que ces mots n'ont plus cours
Qu'il vaut mieux ne chanter que des chansons d'amour
Que le sang sèche vite en entrant dans l'histoire
Et qu'il ne sert à rien de prendre une guitare

Mais qui donc est de taille à pouvoir m'arrêter ?
L'ombre s'est faite humaine, aujourd'hui c'est l'été
Je twisterais les mots s'il fallait les twister
Pour qu'un jour les enfants sachent qui vous étiez

Vous étiez vingt et cent, vous étiez des milliers
Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombés
Qui déchiriez la nuit de vos ongles battants
Vous étiez des milliers, vous étiez vingt et cent

Jean Ferrat

 


 
 
 

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