posté le 28-05-2009 à 22:21:47

4 septembre...(1)

         Les nuages sombres reflétant la douceur d’une lueur de  fin d’été marquaient lentement des immuables empreintes du temps l’imposant édifice de pierre et de tuile aux barreaux de fer et d’acier. Le silence et l’obscurité sont porteurs de réconfort et de conseils, l’intérieur d’une salle de classe la « nuit » a ceci d’émouvant, pour quelqu’un qui n’a jamais été en cours, qu’elle regorge de mystères ainsi que d’une certaine atmosphère à la fois studieuse, décontractée et mystérieuse. Shin ne dormait pas, il s’imprégnait peu à peu de toutes ces informations nouvelles : les yeux fermés, le visage détendu, une cascade de cheveux de jais tombant sur son visage au traits fins et réguliers…

Kate replaça une mèche de cheveux roux qui lui barrait le visage et déposa son sac sur un pupitre de la deuxième rangée. Son physique sculptural et le feu de sa chevelure l’avaient longtemps condamnée à subir les incessantes avances de nombreux minables en quête d’une amourette à la petite semaine. Tout cela avait changé avec sa rencontre d’Aspidistra, Ronan et, surtout, James qui avaient remis bon ordre à tout cela. Elle se rendit soudain compte qu’elle n’était pas seule comme elle le pensait : un autre élève était présent, assis dans un coin, de longs cheveux semblables à un voile de velours noir cachaient son visage, l’uniforme bleu marine était impeccable mais quelque chose d’étrange semblait émaner de lui : une sorte d’aura de tristesse et de crainte comme s’il cherchait à extérioriser une peine profonde. D’abord étonnée qu’un autre élève arriva, comme elle, largement en avance pour le début des cours, elle s’avança vers lui mais au moment où elle allait lui parler il releva la tête, lentement bougea et arrêta son doigt devant sa bouche pour lui intimer le silence et planta ses yeux rouge sang dans les siens…

Une légère brise caressa la joue de James alors qu’il entrait dans la cour du lycée. Il estima rapidement la situation dans laquelle il se trouvait : il allait encore une fois se retrouver dans la même classe qu’Aspidistra et Roman, heureusement que Kate serait également avec lui. La vie ne serait de toute manière pas aussi amusante sans ces trois là – surtout sans Kate. Deux jeunes lycéennes se retournèrent sur son passage mais il n’en avait cure : ses cheveux châtain coupés mi-court laissaient entrevoir un front fier et droit. Il avait tout du dandy de la beauté par omission et raffinement à l’intelligence et la culture par goût de contradiction et esprit d’anticonformisme, de fait ses références étaient d’un hétéroclisme rare chez une personne de son âge et il aimait particulièrement cet aspect de sa personne. Plus frêle que Roman il le dépassait de quelques centimètres. Il poussa la porte de la salle alors que la cloche sonnait. Trois personnes étaient déjà présentes. Aspidistra et Kate discutaient assises au deuxième rang. James les embrassa avant de jeter un coup d’œil à la troisième personne : leur regard se croisèrent et ses yeux se plongèrent dans la mer de sang qui lui servait de pupille…

La sonnerie cristalline retentit dans le dojo stoppant chacun dans ses ultimes efforts. Seuls deux sabres brisèrent encore le silence. Debout, haletant frénétiquement, les mains serrées sur son katana à en saigner, Roman fixa Wladimir mais le capitaine du club de kendo, membre du conseil de surveillance du lycée<!--[if !supportFootnotes]--><!--[endif]-->, l’avait encore une fois dominé. La rentrée n’était effective qu’en ce jour mais la plupart des clubs avaient profité de la prérentrée administrative pour reprendre leurs activités depuis quelques jours.  Décoiffant ses cheveux blonds en passant sa serviette sur sa tête, il poussa un soupir de frustration, agrippa son sac de cours puis tout en reboutonnant sa veste d’uniforme il gravit quatre à quatre la volée de marche, sa foulée athlétique rappelant celle du tigre. Ses yeux bleus métalliques parcoururent condescendants mais néanmoins méthodiques l’assemblée de ses condisciples qui allaient partager avec lui la même classe durant un an. Aspidistra, James et Kate en étaient, dans un coin il remarqua un grand, cheveux longs et uniforme impeccable, une choses retinrent son attention, la couleur des yeux de l’inconnu : rouge sang…

La méditation de Shin fut interrompue par l’entrée d’une première jeune fille dont la chevelure semblait être enflammée, puis par une seconde qui lui rappelait vaguement quelqu’un, la sonnerie carillonna, la salle peu à peu se remplissait. Peu après le professeur entra suivit d’un ultime retardataire. Shin se leva dévoilant son mètre quatre-vingt-cinq et laissant apparaître au travers de ses cheveux, qu’il recoiffa en arrière, des yeux couleur sang. Il remarqua les jumeaux : Phoebe, une jeune fille timide et aux cheveux d’un blond pur coupés en carré portant une robe bleu marine et une veste rouge et blanche et Pierce, un garçon pareillement blond mais plus espiègle, vêtu de manière exceptionnelle de l’uniforme réglementaire en ce premier jour de cours. Il leur fit un signe de tête discret mais il n’alla pas vers eux. Lentement il regagna sa place au troisième rang dans le coin gauche face au bureau du maître et à côté de la fenêtre, personne n’était assis à la même table.

Le professeur commença l’appel, arrivant à son nom il demanda à Shin de lui préciser sa prononciation et remarquant son isolement, et se rappelant du fait qu’il était l’un des rares nouveaux de la promotion – et d’ailleurs l’unique de cette classe – il décida de déplacer quelqu’un à côté de lui. Faisant glisser son stylo le long de la liste d’appel, il l’arrêta finalement et choisit Aspidistra : celle-ci se leva à contrecœur et prit place à côté de Shin. Le cours débuta. Elle profita de sa position pour se faire une idée de ce nouveau qui impressionnait tant Kate : calme, attentif et confiant étaient les premiers mots qui lui venaient à l’esprit. Beau aussi, une beauté froide, inquiétante, obscure qui l’obsédait et le rendait inaccessible comme séparé des autres par un mur. Ses yeux surtout la fascinaient : ils apparaissaient par instant au travers des mèches de cheveux qui formaient un véritable rideau devant ceux-ci, s’étaient d’ailleurs ces deux éléments physiques qui façonnaient cette majesté qui le caractérisait le mieux. Elle était sûre de l’avoir déjà vu avant. Le cours se déroula sans anicroche. Elle attendit l’inter-cour pour établir un contact.

« Tu viens de quel collège ? demanda-t-elle innocemment.

_ Cours à domicile.

_ Que font tes parents ? – Il se rembrunit. 

_ Mon père m’a abandonné à la naissance, je n’ai pas connu ma mère.

_ Et qui a été ton tuteur ?

_ Le prêtre de l’église devant laquelle mon père m’avait laissé. » Fin de la discussion.

Le professeur de français entrait. Deuxième cours. Il sembla à Aspidistra que Shin était absent, il répondit en peu de mots aux questions posées si le professeur l’interrogeait. La sonnerie annonça la récréation. Shin regardait par la fenêtre. Aspidistra alla parler à James, Kate et Roman. Ce dernier lui demanda ce qu’elle pensait de son voisin. Elle répondit rapidement. Il voulut savoir si elle l’avait averti des petites particularités du lycée. Mais lorsqu’ils se tournèrent vers lui il avait disparu. La fenêtre était restée ouverte. James proposa de lui en parler plus tard et d’aller flâner dans les couloirs.

En sortant, ils rencontrèrent Yvan Lekerec<!--[if !supportFootnotes]--> qui était en train de savonner gentiment deux élèves pour une infraction minime au règlement. Ils discutèrent avec lui avant de gagner la classe prévue pour le cours de Mr. Mocambe, leur professeur d’économie et de sociologie, véritable légende vivante parmi ses anciens élèves et les psychiatres de la régions pour des raisons différentes. 

Le maître les attendait assis sur son bureau, le vidéo-projecteur renvoyait au tableau le plan des cours de l’année. La salle, exposée plein sud et peinte en jaune vif, demeurait gravée à jamais dans l’esprit de ceux qui y étaient passés sous le nom de four, le mot « crématoire » étant généralement fortement déconseillé par les instances dirigeantes. C’était là que Mr Mocambe<!--[if !supportFootnotes]--> donnait toutes ses leçons. Les élèves se partagèrent les deux rangées de bureaux dont la configuration en « u » laissait au centre un large espace pour les déplacements plus ou moins excentriques du professeur. L’enseignant se releva d’un bond tout en commençant son cours. Il déambula devant la première rangée, exécutant quels pas de danse et une série de claquettes, développant ses arguments sur les innombrables possibilités d’opposition entre les théories classiques et le système keynésien à grands renforts de mimiques et de gestes de la main.
 


 
 
posté le 26-05-2009 à 23:49:55

Let me down - une chanson de Jimmy pour les J'ffs

Now girl, it’s time for me to say the bad news  (Maintenant petite, il est temps pour moi                                                                      de te dire)

That for you wait all this while :         (La mauvaise nouvelle que tu as attendu tout ce                                                                 temps)

I go back on the way of my life,             (Je repars sur la route)

On the road of adventure…                  (Sur le chemin de l’aventure)

So plaese, baby, don’t cry…                 (S’il te plaît, petite ne crie pas…)

 

Let me down,                                  (Laisse moi tomber)

Let me go away,                              (Laisse moi partir)

Let me go back                               (Laisse moi retourner)

So far away from you…                      (Si loin de toi…)

 

He loves you, you know ? You can be proud of this. (Tu sais qu’il t’aime, tu peux en être                                                                              fière.)

You can be glad, he’s that I’m not.    (Tu peux être heureuse, il est ce que je ne suis pas)

He loves you and you know it is true              (Il t’aime et tu sais que c’est vrai.)

Love him do all your life                          (Aime-le tu ta vie) 

Please, baby, forget me…                        (S’il te plaît, petite oublie moi…) 

 

Let me down,                               

Let me go away,

Let me go back

So far away from you…
 


 
 
posté le 13-05-2009 à 12:00:48

Prologue...

Les écrivains ont toujours des vies banales et rêvent de mondes extraordinaires.

Bernard Werber.

 

Les éclats rougeoyants de l’agonie quotidienne des derniers feux du soleil couchant dessinaient sur le visage d’Aspidistra des motifs enjôleurs : la courte natte de ses cheveux couleur corbeau dansait doucement dans son dos alors que la frange noire et or qui ombrageait son front noyait ses yeux clairs et fiers dans une obscurité insondable. Une veste brune négligemment jetée sur les épaules masquait une taille fine et attirante, une sacoche portée en bandoulière dont la sangle rehaussait une poitrine abondante semblait être son seul souci à cette minute. Sa marche vive et déterminée laissait entrevoir par instant des jambes exquises, douces et longues. Elle se retourna, sa bouche se figea dans une expression incertaine alors que ceux qui la suivaient s’évanouissaient dans l’ombre d’une ruelle… Les gangs, elle se renfrogna, ne la laisseraient donc jamais tranquille : quel désespoir parfois que d’être belle ! La moitié des mauvais garçons qui les composaient ne rêvaient même pas, pour la plus part, d’obtenir un jour un sourire d’elle, non, le problème venait de l’autre moitié : certains osaient même lui faire des propositions… Elle reprit sa route vers l’appartement qu’elle occupait avec ses deux sœurs : Elspeth – l’aînée – et June – la deuxième. Elle devait dormir, demain se serait la rentrée au lycée et il faudrait qu’elle soit prête…

            Quelqu’un s’approcha d’elle, se détachant d’un mur sombre, l’allure menaçante. Elle le regarda s’arrêter sur sa route puis remarqua que deux autres personnes la suivaient à nouveau. Elle resta sur place et fit face. Ils étaient cinq à présent. L’un d’eux s’avança et l’attrapa par le bras. Elle se débattit et il lâcha prise pour mieux pouvoir la frapper au visage. Le coup ne l’atteignit jamais : un sixième homme stoppa le poing de l’agresseur en pleine course et riposta sans sommation ouvrant une brèche dans l’étau. Ses longs cheveux couleur nuit dansaient autour de lui. Sans lui jeter un regard, il pivota pour se mettre en garde devant les autres larrons. Il ne souffla mot mais elle sut instinctivement ce qu’il voulait dire. Elle prit ses jambes à son cou et s’enfonça dans la première ruelle à sa droite alors que dans le même temps son sauveur se jetait en avant… 

Il y eut un soir, il y eut un matin…
 


 
 
posté le 04-05-2009 à 21:25:05

et pour ceux qui ne serais pas des génies...

Arrogance : tu dois toujours penser que tu es meilleur que les autres.

Efforts.

La chance.

 


 
 
posté le 04-05-2009 à 21:23:45

les cinq règles du dessinateurs (ça s'applique à tous) par Kajuwara Ikki

Ne dessine jamais à la légère, fais comme si l’encre était ton sang.

Ne choisis jamais la facilité, retourne la terre encore et encore afin de trouver ton propre chemin.

Même si tu as des ennuis, n’aies jamais de regrets. Si tu as le choix entre la tranquillité et la tempête, choisis la tempête.

Ne pleure jamais quand tu perds, car on gagne en apprenant de ses défaites.

Même si tu fais tout ça, ne crois pas que tu sois le seule à avoir toujours raison, écoute les autres.

 


 
 
 

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