posté le 14-06-2009 à 00:13:36

2 octobre...(6)

Shin rassembla ses affaires et sortit du terrain. Il s’arrêta dans l’embrasure de la porte et sans se retourner lança à John :

« Si tu veux ta revanche, c’est quand tu veux. »

            Alors qu’il quittait le lycée il se figea sur place, jeta son sac en arrière et, en pivotant sur lui-même dévia le coup de point qui lui était destiné.

« Trop lent, Nicolas. 

_Revenez-nous, chef. 

_Non, car, plus que mon honneur, c’est vos vies qui ont été bafouées. Rentre chez toi, il se fait tard. 

_Non. 

_Pardon ?

_Je refuse. Si vous ne voulez pas revenir, battez-vous ! »

Nicolas tira un sabre de bois et l’envoya à Shin. Ce sabre, Shin le connaissait mieux que personne, un mètre vingt de long, une garde faîte d’une bague de foulard et une pièce de bois légèrement arrondie à la fin, c’était celui des CP du Castor sont ancienne patrouille aux scouts. Nicolas avait tiré un autre sabre et lui faisait face. Shin fit glisser la lame de son katana dans sa main gauche comme s’il la rangeait au fourreau. Leurs regards se croisèrent et son adversaire commença à courir vers lui l’arme levée au dessus de la tête. Shin ne bougeait pas, ses yeux se plissèrent et, au moment où son ennemi allait le frapper, il fit jaillir son arme et frappa de bas en haut, de la taille jusqu’à la gorge. Nicolas fut déséquilibré par le choc et tomba en arrière. Shin remis son sabre aux pieds de Nicolas et le salua réglementairement.

« Tu viens dix ans trop tôt pour te battre, idiot. N’as-tu rien comprit de ce que j’ai essayé de t’apprendre. Un sabre ne doit pas tuer par plaisir mais par devoir. Lorsque tu auras comprit cela tu auras peut-être une chance. »

Il partit.

            Aspidistra se pencha sur Nicolas et le réveilla en l’auscultant rapidement. 

« Ne me touche pas. »

Nicolas repoussa sa main avec violence.

« Tu pourrais être plus aimable je me faisais seulement du soucis pour toi. 

_Trop aimable mais ce n’est pas à cause de ça qu’un ancien patrouillar du Castor aura besoin de réconfort. 

_Tu semble très fier d’appartenir à cette patrouille, non ? 

_Bien sur, c’était la meilleur de toutes. Si nous n’avons rien gagné c’est parce que les chefs n’aimaient pas Shin, c’est tout. 

_Ah bon ? 

_Evidement, tu connais Shin, non ? Tu as du remarquer qu’il ne pouvait être que l’un des meilleurs chefs de la région. 

_Heu… oui, évidement. On pourrait continuer cette discussion dans le café à côté, on serait mieux installé, n’est pas ? 

_Tu invites ? »

Aspidistra frissonna en pensant à son porte-monnaie.

« D’accord. »

            Profondément aspiré par la contemplation de sa glace sept boules – dont Aspidistra devait, encore bien longtemps après ce jour, douter de l’existence – Nicolas passa plusieurs minutes sans rien dire.

« Que veux-tu savoir ? 

_Pourquoi es-tu venu te battre contre Shin ? Pourquoi veux-tu qu’il revienne ? 

_Tu es vraiment bête. »

Le sang monta aux oreilles d’Aspidistra avant qu’elle ne se souvienne qu’il était lâche de frapper plus faible que soi.

« Shin a refondé cette patrouille après qu’elle ait été dissoute et pour cela il n’y a prit que des scouts dont c’était la première année, même le second qu’il est allé chercher lui-même au collège. Ca a été dur parfois, mais il était comme un grand frère pour nous. Il n’a jamais voulu la victoire en elle-même mais il a toujours refusé qu’on nous rabaisse ou que nous nous dénigrions nous-mêmes. 

_En fait tu l’admires plus qu’autre chose ? 

_Oui, mais depuis qu’il est partie, il n’y a plus que moi qui reste à la Troupe et la patrouille a été fermée. S’il revenait tout redeviendrait comme avant… 

_Construit ton futur dans le présent sans oublier ton passé et alors tu ouvriras devant toi les portes du destin. 

_Pourquoi tu sorts une phrase zen ? 

_C’est ce que m’a dit Shin un jour où je n’avais pas le moral. »

Un long silence suivit ces derniers mots.

« Quelle technique Shin a-t-il employé contre toi ? Etant loin je n’ai pas bien vu. »

Nicolas se racla la gorge.

« Une attaque éclair, un ‘iai’ pour être précis, le principe réside dans le fait de faire glisser la lame du katana dans le fourreau pour accélérer la vitesse du premier coup porté. Grâce à un long entraînement Shin arrive à l’exécuter avec un sabre de bois comme celui qu’il avait. »

Il regarda par la fenêtre une lassitude toute nouvelle au fond des yeux.

« Je n’atteindrais peut-être jamais son niveau… »

Aspidistra lui passa la main dans les cheveux avec beaucoup de tendresse pour ce petit bout de choux de douze ans – « je ne suis pas petit ! » – et des brouettes.

« Seul l’impossible nous permet de nous transcender. »

Elle se leva, déposa la monnaie pour les consommations puis s’éclipsa.

« Tu fréquentes Shin, n’est pas ? Alors rappel toi de son surnom : l’homme aux deux visages. »

Les mots de Nicolas la transpercèrent alors qu’elle passait la porte.

« Merci. »

Dans la rue, enfin seule, cette idée la frappa :

« Shin même ceux qui t’aiment bien en définitive me parle de ta partie sombre, pourquoi ne laisses-tu au final que ce souvenir ? »

            Cependant au même moment dans l’enceinte du lycée, une réunion importante se tenait dans le dojo de kendo. Les treize capitaines y étaient assemblés, assis en cercle au centre de la pièce principale. Tous semblaient soucieux et leur air grave ne laissait rien espérer de bon.

« Résumons : le directeur est absent pour des raisons médicales et le nouveau CPE se croit tout permis. 

_Que devons-nous faire ? 

_Deux possibilités : premièrement attendre le retour du directeur, deuxièmement obtenir la démission du CPE. »

               Il y eut un soir, il y eut un matin…
 


 
 
posté le 14-06-2009 à 00:11:54

2 octobre...(5)

Hans vint poser une feuille d’inscription sur le bureau de John.

« Tu as demandé des informations sur Shin. Je ne peux t’en donner mais si cela t’intéresse tu peux assister à son entraînement sur les toits du lycée entre midi et deux heures. Ensuite tu pourras décider si tu veux l’affronter ou non. 

_Il t’a vaincu ? 

_Grâce à ses seuls mots… »

La pause de midi permit effectivement à Shin de combattre contre Shô et Chaps. John monta sur les toits mais resta dans l’ombre de l’escalier pour mieux profiter du spectacle sans être vu. Shin se battait à mains nues contre ses deux maîtres. Ils échangeaient des coups à une vitesse hors normes mais à présent pour chacun de ceux qu’il encaissait Shin en rendait trois forçant ses adversaires à reculer. Shô et Chaps arrêtèrent d’attaquer et se replièrent dans un coin. Chaps déplia un paquet pour en extraire trois katanas de bois, des shinais. Ils en lancèrent un à Shin puis se mirent en gardent. Shin agita le sien pour se détendre les muscles de son bras. Il se mit lui aussi en position de combat, l’épée à l’horizontal pointée devant lui.

« Quelle est cette technique ? »

Roman se pencha en arrière pour répondre à Kate.

« Le shinken, une posture défensive qui interdit quasiment toute attaque. »

La bataille avait débuté. Rapide, précis, impitoyable furent les premiers mots qui vinrent à l’esprit de John.

« Fort… »

Aspidistra s’approcha et s’appuya contre le mur.

« Tu comprends maintenant pourquoi tous t’ont conseillé de rester prudent dans tes rapports avec lui. 

_Oui. »

Il commença à descendre l’escalier.

«  Mais je suis venu ici pour m’améliorer et remporter le tournois national et je le ferais. C’est pour cela qu’il faudra que je l’affronte et le plus tôt sera le mieux.

 _Ce soir au club à dix-sept heures trente. »

C’était Shin qui avait parlé.

« Ne t’enfuis pas. »

Le soleil achevait lentement sa paisible course quotidienne quand ils entrèrent sur le terrain. Jimmy ne s’était pas opposé à cette rencontre.

« Lequel des deux sera le plus fort ? demanda Aspidistra à la cantonade.

_Aucun, c’est moi le plus fort, répondit le capitaine sans ambages.

_C’est en tous cas pas la modestie qui l’étouffe.

_Je suis entrain d’halluciner. 

_Pincez moi je rêve. 

_Ils sont vraiment humains ces deux-là ? 

_Quand est-ce qu’on mange ? 

_Tais-toi. »

Furent quelques une des phrases échangeaient durant le match qui dura la bagatelle de trois heures et se solda par une victoire 7 jeux à 5 de Shin.

« Il est comment ?

_A-t-on avis ? Il m’a fait courir pendant près de trois heures, ses balles sont surpuissantes par rapports à notre niveau et ils se déplace plutôt bien tout en attaquant constamment. 

_Un jeu basé sur le service-volée… Intéressant, au club, seul Pat l’utilise, c’est le style de jeu qui est considéré comme le plus beau de tous mais il a un gros défaut au niveau de la défense. Tu la lui feras travailler à partir de demain. 

_Mais… 

_C’est un ordre. 

_Ouis, capitaine. »
 


 
 
posté le 14-06-2009 à 00:10:26

2 octobre...(4)

            Kate sourit : ceci ressemblait à la première fois où ils avaient dansé en amoureux. Elle lut la suite.

            « Deux heure du matin, Jeudi, Chaps un peu fatigué nous passe à présent quelques slows. Loup et Camille sont partis se coucher mais nous savons qu'ils ne dorment pas; de même pour Boris et Florence, Ivan et Nadjejda sont allés se promener dans le jardin, seul nous dansons joue contre joue comme nos parents, c'est bizarre mais tellement bon, en fait le temps passe, les époques changent, l'amour reste...

Soudain je sens sa joue glisser, sa poitrine est plus lourde, sa respiration plus lente, avant que mes sens n'aient eu le temps de réagir mon inconscient s'affole, il s'apprête à crier, je le retiens à temps... Elle s'est assoupie dans mes bras, vaincue par la fatigue. Doucement je l'étends sur le canapé, Chaps a arrêté la musique, le silence nous glace le sang alors qu'il sort avec un sourire entendu... Elle s'éveille, me sourit, me questionne vais-je partir, la quitter Je suis dans l'obligation de répondre que oui, son sourire s'assombrit puis s'éclaire à nouveau...

Elle me demande si elle peut dormir chez moi compte tenu du fait qu'elle ne peut pas ici comme prévu, lui prenant la main pour l'aider à se lever je lui répond tendrement : « Oui. Nous sortons, nous sommes seul dans la rue. Nos lèvres tremblent mais aucun son ne brise le silence, lentement un ange passe entre nous...

Nous n'osons nous parler, je tend ma main vers elle, elle la prend et la pose contre sa joue légèrement elle s'approche. À présent elle s'est lovée dans mes bras, elle tourne la tête, l'appuie contre mon épaule, mes yeux se noient dans son regard, nos lèvres s'effleurent, nos corps se soulèvent, nos coeurs s'embrasent et s'étreignent, instant d'éternité...

Lentement nous marchons dans les rues mortes. La lune dans le ciel semblable à une montre ronde nous éclaire de ses feux. Quand soudain je vois dans le lointain s'approchant de nous un homme dont on redoutait ne serait-ce que la silhouette chancelante surgissant du coin d'une rue : l'ivrogne local Norbertovno. Un homme qui bravait les policiers en bloquant la circulation des rues par le zigzag capricieux de sa démarche; un homme qui fulminait contre les autorités et qui par ses jurons de tonnerre, faisait vibrer les vitres et balayait la rangée des grand-mères de leur banc. Or, ce même Norbertovno, nous croisant, s'arrête et en essayant d'aspirer son haleine chargée des vapeurs de la vodka, articule avec un respect accentué:

"_ Bonjour, la jeunesse ! "

Ses yeux troubles s'éclairent, son corps de géant retrouve un relatif équilibre, sa tête esquisse une série de hochements un peu désordonnés et il oblige sa langue macérant dans l'alcool à exécuter ce numéro d'acrobatie sonore

" Allez, aimez-vous tant que vous pourrez mes enfants ! "

Enfin, il s'éloigne, son ombre un instant protectrice redevient sombre et inquiétante et pourtant jamais, jamais nous ne le verrions de la même manière. Nous nous regardons, yeux dans les yeux nous atteignons déjà les paradis colorés peuplés d'anges et de nymphes qui courent à notre rencontre pour nous faire partager les délices de ces mondes parallèles que seuls l'âme et le coeur peuvent toucher. Nous nous enlaçons du regard, et l'amour en nous, petit hercule, broie dans ces puissantes mains les serpents du doute et de l'incompréhension et grand maître nous guide l'un vers l'autre comme un petit torrent vers les grands océans... »

            Elle passa ses bras autour du cou de James. « C’est finis ? _Pour l’instant. » Elle l’embrassa.

« Et que nous réserves-tu ? 

_Je ne sais pas encore… un peu de poésie pour achever cette partie, après je verrai… 

_Toujours le même. 

_C’est ainsi que tu m’aime. »

 


 
 
posté le 14-06-2009 à 00:09:42

2 octobre...(3)

            Kate lisait par-dessus l’épaule de James. Celui-ci écrivait plus vite que jamais, les mots tombaient comme les fleurs du cerisier à la belle saison.

            « Mercredi, six heure vingt-neuf, comme chaque jour je me réveille, je tend la main et allume la radio; comme toujours le journaliste remercie le présentateur météo puis annonce les titres de son journal avant de les développer plus précisément puis de passer la parole au chroniqueur sportif qui narre avec fièvre les exploits de la veille et ceux à venir; ensuite le présentateur reprend le micro afin d'exposer la revue de la presse avant d'animer un débat politico-socialo-éco-religieux sur la nécessité de l'expansion de la culture basque en Papouasie du Sud-ouest en ce début de XXIiéme siècle. Je me lève à sept heure moins cinq, je suis seul comme d'habitude mes parents sont partis à cinq heure et demie et ne reviendront qu'après vingt-deux heure.

Huit heure, je suis levé, habillé, repu, prêt comme toujours. Après une petite série de pompes, je prends ma guitare, elle appartenait à ma mère, c'est une classique sèche, la caisse en bois verni luis à la lumière de ma lampe, les cordes sont anciennes mais je n'ai pas encore assez d'argent pour les remplacer. Je joue pour passer le temps qui ne courre décidément pas comme je le voudrais, « J'ai demandé à la lune », « God Save the Queen », « Smoke on the water », « le Galérien », « Yesterday », « Day tripper », « Papperback writer », toutes les chansons que je connais s'élèvent tour à tour dans ma chambre pour en briser la mélancolie et le silence.

Vers une heure, je sors, j'aime me promener seul dans les rues, elles sont calmes, je m'y ressource en inspiration, j'y rencontre des gens, ces rencontres me permettent de donner des visages à mes lectures, de voir ma vie autrement au travers d'autres miroirs que mes yeux, d'imaginer un monde différent, d'écrire...

Dix-neuf heure, je sort de chez de moi, je relève mon col, j'ai tout à coup un léger frisson qui me parcours l'échine. Loup n'habite qu'à cinq minutes de la maison. Le soleil lance ses derniers rayons vers la flèche Saint Michel et donne à la vierge de Pey Berland un halo d'or divin. J'arrive, je sonne, on m'ouvre, c'est Loup, « salut ». Les murs verts du petit couloir, qui mènent à deux escaliers - un qui descend à la cave l'autre qui monte en colimaçon vers les chambres - semblent se refermer sur moi comme pour m'emprisonner. Je chasse cette impression stupide et m'avance pensif; au cours de cette traversé du passage, je m'abîme au porte manteau et je m'étonne devant un tableau que je n'avais jamais vu. Dans l'antichambre de la fête, je suis accueilli par Boris, cheveux mi-long et bouc roux, yeux vert émeraude et taches de rousseurs assorties aux cheveux, et Ivan, cheveux courts blond, barbe naissante, yeux bleu et peau assez blanche, qui me grogne un vague bonsoir de sa voix rauque, grave, rocailleuse qui roule les « r » comme un slave. Nous nous avançons dans le salon, une petite pièce carrée éclairée par la lumière timide de cette fin de journée. Florence, Nadjejda et Violaine sont assises dans le canapé, Camille, la « fiancée » de Loup, dans un fauteuil en face d'elles. Elles discutent calmement à voix basses mais elles se figent lorsque nous entrons. Violaine me regarde, nos yeux se rencontre, elle rougit et les baisse. Je suis perdu. Que faire

Loup vole à mon secours en me poussant gentiment : « Tiens assis-toi sur le canapé. » J'obéis, je m'assieds à côté d'elle, tous ils rient, je le sais, intérieurement, nous rivalisons dans la rougeur, ce qui est pourtant loin de nos idées.

Chaps fait alors son entrée, Chaps, rien que de voir ce vieux compagnon mon coeur triste et solitaire s'enflamme de nouvelles forces. Nous nous saluons réglementairement comme nous nous l'étions promis lors de sa Promesse. Chaps, il fut le premier que j'embarquais avec moi dans la grande aventure. Cheveux cour et pattes châtains, lunettes, yeux noisette, peau sèche et écailleuse - à cause d'une maladie de naissance et qui lui a valu le totem de serpent c - un humour à la fois cassant et philosophique, il est de ceux qui pour m'avoir longtemps côtoyé peuvent aujourd'hui me comprendre et m'aider.

Il prend une chaise et s'installe à côté de moi, les autres ont commencé à débattre à propos de la phrase De Gaulle : « Pour gouverner il faut être un nombre impair mais trois c'est déjà trop.» A présent le débat s'oriente sur les élections à venir. 

Chaps tourne alors la tête vers moi, son visage s'éclaire d'un petit sourire en coin que je connaît bien il semble m'avertir de la suite, je sais déjà en quelque sorte ce qu'il va me dire, tout du moins je sais de quel sujet nous allons nous entretenir. ( Suspense)

« _ Tu connais la dernière perle de Bruno ? ( Et oui ! )

_Je crains le pire, lui répondis-je.

_Tu peux. Je t'explique : tu te souviens qu'il nous avait donnés des « cours » de secourisme ? _Oui juste avant que parte.

_Exacte, tu te rappelles ce qu'il avait dit pour la PLS ?

_Oui : toujours à droite !

_Et bien c'est faux et c'est même grave. Ce week-end j'ai passé mon brevet de secourisme, mon professeur m'a expliqué que si on mettait une femme en PLS sur la droite si elle est enceinte on peut couper un canal d'alimentation du bébé et donc le tuer.

_Non.

_Si.

_Ce n'est pas possible ?

_C'est Bruno... (C’est vrai : j'oubliais.)

_Vous parlez de quoi ? Nous demande Violaine.

_Scout...

_Ah ! au fait ...Tu ne m'as jamais expliqué pourquoi... Pourquoi tu avais quitté les scouts, toi qui passais quand même pour l'un des scouts les plus motivés du district.

_Et il en était réellement un ! »

J'ai un moment de silence, cette question est à la fois trop naïve et trop précise pour ne pas être dénuée d'intérêt pour celle qui la pose quelle qu'elle soit d'ailleurs... De même l'affirmation de Chaps m'étonne, lui d'habitude si froid et réservé envers elle, semble appuyer sa requête de tout son poids. Mais je n'aime pas me défiler alors après un soupire je me lance, je raconte, tout, la belle époque des premières années avec mon engagement puis celui de Chaps, puis le marasme et l'enlisement avant les contradictions, les malaises, les tentions, et les échecs de la dernière et enfin l'ultime camp, l'aventure finale avec ses rebondissements, ses coups bas, ses trahisons, ses déceptions : les coups de folie de Sylvestre, les responsabilités accablantes, les quolibets, les critiques et pour finir le bouquet final : le retour en train sans autres chefs, donc dans l'illégalité la plus totale - non-respect des règles Jeunesse et Sport - que nous, Chaps et moi, mineurs, avons du couvrir de notre silence et de notre responsabilité, jusqu'à Bordeaux, cette perle, puis les suprêmes passes d'armes, luttes, combats et désillusions.

Chaps hoche la tête doucement : ces souvenirs lui sont aussi désagréables qu'à moi. Violaine semble glacé mais je peux sentir dans son regard la même haine que celle que j'éprouve pour ces gens-là.

Alors qu'elle et moi nous nous perdons, sous le regard mi-médusé mi-amusé de Chaps, elle la bannie moi le déserteur, dans une méditation silencieuse des réflexions que nous lisons chacun dans les yeux de l'autre, Loup se levant s'écrit : « Maintenant on va danser, Boris et Ivan déplacez la table et les chaises, vous deux aidez-moi à amener et brancher la sono. Cinq minutes plus tard tout le monde danse comme d'un seul homme au son de la musique déchaînée que Chaps - qui officie en tant que DJ - avait amené ou qu'il avait trouvé dans la bibliothèque de Loup. Nous dansons tous les deux... »

 


 
 
posté le 14-06-2009 à 00:08:54

2 octobre...(2)

Il tourna légèrement la tête et vit un géant roux coiffé d’une banane et portant une longue veste noire descendant jusqu’en bas des mollets juste au-dessus d’une paire de rangers parfaitement astiquée bouclée sur un pantalon également noir. Il portait une balafre au visage et un tatouage en forme d’araignée autour de l’œil droit. Ils se jaugèrent en silence les yeux dans les yeux.

« John Lucka. 

_Shin Itchie. 

_Tu fais partie du club de tennis ?

_Oui, je suis le deuxième joueur en simple. 

_Ce sera donc toi que je devrais battre en premier avant d’affronter le capitaine. 

_L’espoir fait vivre, dit-on. »

Aspidistra appela Shin. John s’assit sur le bureau en face de Leila.

« C’est toi l’agence de renseignement du lycée, non ? 

_Et toi le loubard de service ? 

_Que sais-tu de Shin ? En le regardant j’ai eu une impression étrange comme si malgré sa force il en cachait la majeure partie, comme s’il se retenait inconsciemment. 

_Peut-être est la seule réponse que je peux te fournir, Shin est l’un des élèves les plus mystérieux que je connaisse. Il est fort, c’est évident mais je ne sais pas jusqu’où. Je l’ai classé parmi les vingt meilleurs combattants lors du dernier classement… mais il n’est au lycée que depuis le début du mois, et je ne sais presque rien d’autre sur lui. 

_Merci quand même. 

_Je te préviens, malgré son air somme tout avenant la réputation dont il jouit est plus sombre que la nuit. 

_Merci de la précision. »

 


 
 
 

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