posté le 04-09-2009 à 22:47:26

Paul Wyss...

          Les éclats rougeoyants de l’agonie quotidienne des derniers feux du soleil couchant dessinaient sur le visage d’Angelina des motifs enjôleurs : la courte natte de ses cheveux couleur corbeau dansait doucement dans son dos alors que la frange noire et or qui ombrageait son front noyait ses yeux clairs et fiers dans une obscurité insondable. Une veste brune négligemment jetée sur les épaules masquait une taille fine et attirante, une sacoche portée en bandoulière dont la sangle rehaussait une poitrine abondante semblait être son seul souci à cette minute. Sa marche vive et déterminée laissait entrevoir par instant des jambes exquises, douces et longues. Elle passa devant un petit restaurant de quartier accueillant : une douce mélodie s’élevait encore alors qu’elle s’éloignait. Elle repensa à la soirée de la veille : avec des amis ils étaient venus prendre un peu de bon temps dans ce petit estaminet. Un jeune garçon jouait du piano pour créer cette ambiance si particulière. Au bout d’un moment, elle demanda à un de ses amis qui appréciait tout particulièrement la musique classique quelle composition était interprétée. Les danses hongroises de Brahms…

            Elle se retourna, sa bouche se figea dans une expression incertaine alors que ceux qui la suivaient s’évanouissaient dans l’ombre d’une ruelle… Les gangs, elle se renfrogna, ne la laisseraient donc jamais tranquille : quel désespoir parfois que d’être belle ! La moitié des mauvais garçons qui les composaient ne rêvaient même pas, pour la plus part, d’obtenir un jour un sourire d’elle, non, le problème venait de l’autre moitié : certains osaient même lui faire des propositions… Elle reprit sa route vers l’appartement qu’elle occupait avec ses deux sœurs : Nathalie – l’aînée – et Marilyne – la deuxième. Elle devait dormir, demain se serait la rentrée au lycée et il faudrait qu’elle soit prête…

            Quelqu’un s’approcha d’elle, se détachant d’un mur sombre, l’allure menaçante. Elle le regarda s’arrêter sur sa route puis remarqua qu’une autre personne la suivait à nouveau. Elle resta sur place et fit face. Ils étaient trois à présent. L’un d’eux s’avança et l’attrapa par le bras. Elle se débattit et il lâcha prise pour mieux pouvoir la frapper au visage. Le coup ne l’atteignit jamais : un quatrième homme stoppa le poing de l’agresseur en pleine course et riposta sans sommation ouvrant une brèche dans l’étau. Ses longs cheveux couleur nuit dansaient autour de lui. Sans lui jeter un regard, il pivota pour se mettre en garde devant les autres larrons. Il ne souffla mot mais elle sut instinctivement ce qu’il voulait dire. Elle prit ses jambes à son cou et s’enfonça dans la première ruelle à sa droite alors que dans le même temps son sauveur se jetait en avant…   

Il y eut un soir, il y eut un matin…

 


 
 
posté le 03-09-2009 à 15:33:52

Résumé des - nombreux - épisodes suivants... non écrits...

Suit une histoire trangique où on apprend que le grand maître mourrant est le "père légal" Zellidja de Shin mais que son "père biologique" - Enrik - est le frère jumeau de son "père légal" mais c'est un peu compliqué...

Bon à la suite de ça Zellidja a dévélopé une deuxième personnalité, celle de son frère qu'il avait tué suite à quelques problèmes fraternels - dont le viol de la femme de Zellidja par Enrik qui était atteint de "quelques tares psychologiques sans gravités" d'après les médecins.

Suite à quoi, Shin se retira après avoir médité sur la mort tragique de son père.

Le bal de promo se fête après les examens et Shin y demande Aspidistra en mariage...

Dix ans plus tard, Pierce Harkes, Gordon Bunk, Andy Pimberley, Paul Lierman, Paolo Franscesqui, Franck Enderson, Phil et Gary Navil, Lee Remays, Alf Querçyn, Bobby et Roger Incertyn, Michael et Brian Lendrup, Mark Quartin, Gianni Volpi, Chris Wald, Luis Serinto, Geoff Hest, Diego Morgantini, Joahn Crayft et Ange Inocensi - plus connu sous le nom de Shin Itchie - remportaient pour le compte des Etats-Unis la Coupe du Monde de Football et signaient un contrat avec le club anglais de Manchester United...

Comme quoi tout est bien qui finis bien... 

 


 
 
posté le 03-09-2009 à 14:56:35

Bouquet final (3)

            Shin entendit un cri et se baissa juste à temps pour esquiver le coup. Il se retourna et para le coup puis repoussa son adversaire.

« Aspidistra ! »

            Elle se releva et jeta à Shin un regard embrumé de souffrance et de rage. Une douce larme roula le long de sa joue alors qu’elle se remettait en garde farouchement déterminée à lutter pour la cause qu’elle avait, semblait-il, choisi. Shin la fixa longuement avant de ranger son épée et de l’attendre en position droite.

« Tu t’inquiètes pour ta mère ?

_…

_Viens. »

            Elle dressa son katana face à lui et chargea. Son Dragon à neuf têtes était parfait mais elle ne pouvait rien contre le Dragon divin de Shin. Aspidistra s’écroula dans son dos, le souffle coupé. Il se retourna et la prit dans ses bras.

« Tu n’as plus à t’en faire, Richard Dulles s’en est occupé.

_Comment…

_Je t’expliquerai. »

            Shin l’aida à se rasseoir avec les autres et les fusilla du regard quand ils firent mine de lui demander quelque chose.

« Repose toi un peu, même si j’ai utilisé mon sabre à lame inversée je ne peux pas garantir que tu n’en sentira pas les contrecoups. »

            Il se retourna et alla détacher Lili puis la prit dans ses bras et l’amena à Nicolas.

« Nicolas, tu prends ta sœur et tu te barres tout de suite. Hans et Roman, vous l’accompagnez. On se retrouve chez Ekichi. »

Nicolas prit la direction de la porte en tenant Lili par la main. Hans et Roman sur les talons.

« Shin ?

_Oui, père, répondit-il sans se retourner.

_Crois-tu que j’ai joué ma dernière carte ? »

            Shin se retourna légèrement puis détourna à nouveau la tête quand il entendit un cri de surprise venant de derrière lui. Nicolas ne devait jamais atteindre le couloir. De la porte restée entrouverte, un éclair avait fusé lorsqu’il était sur le point de la franchir et il était mort décapité. Hans et Roman avaient immédiatement porté la main à leur garde alors que dans l’embrasure de la porte Shô était apparu. Il étendit son bras armé au-dessus de Lili et leva sa lame.

« Shô, non ! »

            Le cri de Shin se perdit dans le rire sadique de son ancien compagnon mais celui-ci ne dura que l’espace d’un instant quelques poignés de secondes plus tard sa tête roulait encore souriante à côté de celle de sa victime. De l’obscurité incertaine du couloir, Lué était apparut deux sabres courts en main.

            Shin lui adressa un signe de la main puis s’avança vers son père et le souleva par le col.

« Pourquoi lui ?

_Lui ? Qui a dit que… »

            Il ne finit pas sa phrase. La pointe d’un katana sortit de son thorax puis se retira aussi soudainement qu’elle était apparu. Shin le lâcha et il s’effondra à ses pieds laissant Shin contempler ce qui venait  apparaître après ce tomber de rideau : le sourire de détraqué psychotique de Chaps.

« Il n’avait plus le bon jeu, c’était moi qui l’avais en main depuis le début.

_Laissez le moi. »

            Shin se recula légèrement de Chaps. Celui-ci lui jeta un immonde regard de tueur parsemé de joie et de haine.

« Maître, connaissez-vous la différence entre un ange et un démon ? »

            Chaps ne répondit pas. Shin et lui lancèrent l’assaut en même temps. Mais au moment où les deux corps s’élancèrent une bague tomba au sol. Chaps ne vit qu’une vive lumière. « L’ange n’est qu’un démon qui a une bonne excuse… »

L’instant d’après Shin rengainait son katana alors que Chaps tombait à terre, divisé en huit morceaux différents.

« Quelle est cette technique, Shin ? demanda Enrik.

_Je l’appel le Souffle du Dragon divin. J’ai dépassé l’arcane suprême de l’école du Dragon qu’est le Dragon divin pour en ajouter une mêlant celui-ci et le Dragon à neuf têtes.

_Impressionnant. »

            Shin s’approcha de son père, le mit sur le dos et écouta sa respiration. Puis il souleva son bras gauche : la chevalière qu’il portait à l’annulaire était manquante.

« Je vois. »

            Il porta son père et l’installa contre un pilier.

« J’aimerai que vous me racontiez toute l’histoire, père.

_Tu l’as connais déjà…

_Oui, mais je veux l’entendre de votre bouche.

_Bien. Elle a commencé il y a dix-sept ans environs lorsque ton père est mort… »
 


 
 
posté le 03-09-2009 à 14:54:10

Bouquet final (2)

            Shin prit le poignet de Phil et essaya de trouver son pouls. Il opina du chef puis se releva, l’air sombre. Il ne dit rien et marcha vers la porte entrouverte qui menait vers la pièce suivante.

            Celle-ci était lumineuse, trop lumineuse… Ils durent garder les yeux fermés pendant quelques instants. Ce qui eut le don de les énerver.

« Pff… » souffla Roman en se présentant devant Steven Stack.

            Les deux combattants tirèrent leur katana et le bal commença. Attaques, parades, feintes et esquives s’enchaînèrent à un rythme effréné jusqu’à ce que Roman ne glisse et ne soit déséquilibré. Steven saisit l’occasion et leva son arme pour l’achever. Mais Roman se servit du court instant qu’il lui avait fallu afin d’analyser la situation pour, en retournant sa lame, le frapper aux genoux. Steven perdit l’équilibre et le tranchant d’une lame lui ôta la vie.

           Roman posa son arme sur son épaule et poursuivit sa route rapidement rejoint par le groupe. John lui prit l’autre bras.

« Rapide…

_L’efficacité est la meilleure des facultés du guerrier, » trancha Roman.

            La quatrième salle venait après un couloir particulièrement étroit, sombre et humide. Hans prit la tête du groupe et poussa la porte en posant la main sur la garde. Il s’arrêta dans l’embrasure et balaya l’espace du regard. Il marcha alors au centre de la pièce face à Thomas Jeffers. Le reste du groupe s’assit là où ils étaient.

Les deux adversaires tournèrent l’un autour de l’autre durant quelques minutes avant que Thomas ne prenne l’initiative. Il se jeta en avant lame au clair. Hans dévia la pointe en tirant son sabre puis d’un mouvement du poignet il la repoussa en l’air créant une faille dans la défense de son ennemi. Il frappa ensuite du plat sur le poignet gauche de Thomas, lui retira son épée d’un revers et piqua. Il passa ensuite derrière Thomas et revint lentement vers Shin pendant que son opposant s’écrouler le front rougi du sang qui coulait d’entre ses yeux.

« La botte de Nevers, apprécia en fin connaisseur Enrik.

_Oui, l’une des techniques de duel à l’épée les plus anciennes et les plus efficaces que je connaisse, » répondit Hans en leur faisant signe de continuer.

            Shin se mit à l’avant-garde et pressa le pas. Arrivé devant la dernière porte, il glissa sa main dans sa poche et saisit un paquet d’où il tira une cigarette et un briquet. Il soupira, l’alluma et la porta à sa bouche.

« Lué, je préfèrerais que tu surveilles le couloir pour vérifier ce qui viens dans notre dos et Shô, tu ferais mieux de rester dans l’embrasure de la porte compte tenu de ta blessure, » dit-il doucement puis il fit jouet le mécanisme de la serrure et entra.

Ils débarquèrent dans une scène surréaliste : Chaps faisait face à deux adversaires inquiétants William Molleton et Wladimir sous le regard du Commandant Zellidja qui, assis dans un fauteuil contre le mur du fond, se détourna du spectacle pour applaudir leur arrivée.

« Bienvenu, je vois que nos amis ne vous ont pas posés tant de problèmes en définitive… » Il se leva. « A nous de régler le problème…

_Restez en arrière, je m’occupe de lui ! ordonna Shin.

_Wladimir est à moi, ne vous en mêlez pas, répliqua Vlad.

_Je prend William, précisa Chaps alors qu’ils arrivaient à sa hauteur.

_Et nous, on fait quoi ? demanda Nicolas.

_On compte les points, » lui répondit Pierce.

            Shin remarqua alors un tas de couverture près du siège de Zellidja. Il plissa les yeux puis les écarquilla d’effroi.

« Lili ! – il se retourna vers Chaps. – Qu’est-ce qu’elle fait ici ?

_Ils l’ont enlevée, dit simplement Chaps.

_Pourquoi… elle ?

_Tu aurais préféré quelle subissent le sort de ces parents ? lui demanda William. Elle est toujours en vie, tu peux donc encore la sauver même si j’en doute fortement.

_Pour quelle raison ?

_J’ai prit une option sur la fleur que je ne laisserai pour rien au monde… »

            Chaps explosa de fureur. Il se jeta en avant sabre au clair, dévia la lame de William, planta la sienne, la fit tourner dextrement puis la retira et le décapita en passant derrière lui.

« Tu ne toucheras pas à ma sœur comme tu l’as fait pour Helen et mes parents. »

            Tous virent alors un ange plané au-dessus de lui surplombant le dragon agonisant de William.

            Wladimir et Vlad furent les premiers à réagirent. Ils s’élancèrent l’un vers l’autre. Leur lame jaillirent en un éclair et s’entrechoquèrent deux fois avant de se bloquer conjointement. Ils se repoussèrent et se fixèrent à nouveau.

« Ienken… souffla Pierce.

_Hum… oui mais de vitesse et de force égales, fit Roman. »

            Ils se chargèrent à nouveau mais aucun ne prit l’avantage. Ils ne comprirent que trop tard qu’ils étaient en danger. Zellidja s’était approché d’eux.

« Tu m’as déçu, Wladimir. Et je déteste que l’on me déçoive !

_Maître… »

            Il ne finit jamais sa phrase. Zellidja lui coupa la tête en tirant son arme du fourreau. Vlad cria en se jetant sur lui mais sa lame n’atteignit sa cible et sa tête rejoignit celle de son infortuné adversaire.

« Vlad ! » Roman, Hans et John se levèrent mais Shin s’interposa en leur faisant signe de se rasseoir de la main.

« Commençons, Shin.

_Tu vas également payer pour eux. »

            Shin et Zellidja se faisaient face. L’acier tinta, le sol trembla et des étincelles scintillèrent au firmament de la voûte. Les deux lames se croisèrent et se stoppèrent à quelques centimètres seulement de leur visage.

« Shin, je suis ton père !

_Je le savais déjà.

_Alors si nous n’avons plus rien à nous dire que le plus faible meurt. »

            Ils remirent synchroniquement leur sabre à lame inversée au fourreau. Ils reculèrent de quelques pas chacun puis se saluèrent réglementairement. Alors après avoir marqué une courte pause et s’être finement observés, ils se chargèrent en faisant jaillirent leur arme de leur étui.

« Pleure, Székesfehérvár.

_Tue, Lucifer. »

            Le sombre dragon noir aux yeux de feux rencontra le Phénix étincelant en un instant. Zellidja s’effondra pour ne plus jamais se relever : Shin avait sectionné ses tendons aux genoux et aux poignets. Shin rangea son katana et porta sa main à son épaule droite : Zellidja avait essayé de sectionner le muscle et briser ma clavicule mais Shin avait amorti l’impact avec le coude. Shin palpa l’articulation pour en vérifier la solidité puis arracha la manche de son tee-shirt.

« Ne vous relevez pas père, vous n’y arriverez pas.

_Shin, l’aimes-tu ?

_Qui ?

_Elle… »

 


 
 
posté le 03-09-2009 à 14:52:05

Bouquet final

           Chaps ouvrit la porte et entra. Il se figea dans l’embrasure la poigné toujours dans la main.

« Nicolas, laisses ton sac et vas dire à Shin d’aller au club Ya-chi-ru. 

_Quoi ?

_Cours ! »

Nicolas ne se le fit pas répéter deux fois et pris ces jambes à son cou. Chaps passa dans la maison. Il ne put empêcher une larme de couler le long de sa joue quand il enjamba les corps de ses parents. Une idée lui vint alors à l’esprit. « Lili. » Il courut dans le living-room puis s’engouffra dans la chambre de sa petite sœur.

« God holy chit… » Il tira son téléphone portable et composa frénétiquement un numéro. « Shô, grouille-toi rendez-vous au club dans cinq minutes, dit à Shin d’y être le plus vite possible.

_Sir yes, sir.

_Et arrête de dire des conneries !! » Il ferma le clapet et hurla : « Lili !!!! »

            Cinq minutes plus tard, il garait sa 125 devant le club – Shô était déjà là. Il descendit, tira son sabre et poussa violemment  la porte.

            Dix minutes s’écoulèrent avant que Shin, Pierce, Hans, Vlad, Roman, Nicolas, John et Lué n’arrivent. Sans plus attendre ils entrèrent mais s’immobilisèrent après les premiers pas : le couloir n’était plus qu’un charnier sanguinolent. Shin retrouva en premier son sang froid : il défit le nœud de son katana et sans se retourner asséna les ordres sur un ton qui ne laissait que peu de possibilités de discussion :

« Le club Ya-chi-ru est divisé en six pièces reliées par un système de couloirs en cercle concentriques. Il faudra passer par toutes les salles. Lué, tu resteras en arrières au cas où, on avancera en file, Vlad et John devant, Nicolas restera avec Hans et Pierce, des questions ?

_Non.

_Nicolas, si ça tourne mal tu cours le plus vite possible chez Ekichi ; James, Kate, Leila, Aspidistra et Phoebe y seront, d’accord ?

_Oui. 

_On y va. » Shin fronça les sourcils et plissa les yeux vers le bout du couloir.

« Shô ! » Il se mit à courir comme un dératé. « Ca va ?

_Peut aller… »

            Shô était assis appuyé contre le mur à côté de la porte, une plaie ouverte au côté dont Enrik Volz – 3ème maître du 4ième plan – s’occupait du mieux possible. Il fit un signe de tête à Shin qui le lui rendit.

« Avec une blessure pareil au côté et – il lui prit le poignet – un pouls à la limite de la non existence ?

_Tu marque un point…

_John et Pierce, donnez un coup de main à Enrik, on va le prendre avec nous.

_Pourquoi ?

_Je préfère qu’on reste groupé. » Shin se releva, démonta la porte du pied et tira son katana.

            Il entra dans une pièce sombre éclairée de torche. Personne ne semblait les y attendre pour l’instant. Shin marqua un temps d’arrêt, inspecta la pièce du regard puis rapprocha sa lame afin d’adopter une position défensive.

« Une pression aussi intense, impressionnant… C’est une pure volonté de meurtre : glaçante, blessante, oppressante… Tous, restez sur vos gardes. Il y a quelqu’un ici, je le sens mais je ne sais pas où il est…

_Ecartez vous des piliers, ordonna Enrik.

_Meurs sans histoire ! »

           Jeffrey Bentley venait de l’attaquer dans le dos en sautant depuis le haut du pilier central. La réplique fut foudroyante : Enrik le stoppa avec sa béquille droite puis en se tournant l’écrasa au sol avec la gauche.

« Shin, c’est quoi le problème ici, exactement ?

_Ils ont tué les parents de Chaps.

_Pardon !?!

_Tu m’as très bien compris. Je pense que je trouverai des réponses au bout du couloir mais je n’oblige personne à m’accompagner. Maintenant que je sais de quoi il en retourne je comprendrais que vous en partiez…

_N’y compte même pas, je préfère passer l’arme à gauche plutôt que de te laisser dans une telle situation seule, le coupa Hans.

_Tu peux pas dire je t’aiderais à te sortir de la merde comme tout le monde.

_Roman ne pourra jamais avoir un brin de finesse, c’est contraire à son existence même je crois, fit remarquer Pierce à John.

_Vous allez probablement mourir et vous parlez comme ça ? demanda Nicolas.

_C’est un état d’esprit pour eux, ni plus ni moins, lui glissa Enrik. Tu verras un jours ils s’assagirons et deviendront des hommes, des vrais, des durs, des fermes, des… »

            La main de Lué s’écrasa sur son visage mettant fin à ses élucubrations.

« Ne commences pas à tourmenter ce pauvre gosse, entendu ?

_Oui, maîtresse…

_Et ne m’appelle pas comme ça ! » Elle lui administra une seconde claque.

            Ils poursuivirent leur progression et passèrent dans la deuxième pièce. Elle était bien éclairée mais par endroit seulement. Une tâche sombre cachait par exemple l’identité de leur nouvel adversaire. John attrapa le bras de Shin et lui fit un signe de tête explicite puis s’avança au centre de la pièce.

            Phil Hoyte se releva et lui jeta un regard assassin. Ils s’évaluèrent silencieusement puis Phil prit l’initiative : son enchaînement droit, gauche, coups de pied mis la garde de John à rude épreuve mais celui-ci tint bon et riposta. Les deux adversaires semblaient de force égale.

« C’est Shô qui vous a entraîné, non ?

_Oui.

_Avec un maître aussi pitoyable, c’est normal que vous soyez mauvais.

_Que dis-tu ?

_Tu aurais dû voir lorsque je l’ai tué, il a gémi comme une jeune fille qu’on…

_De la part de la jeune fille ! » John avait profité d’une faille dans la défense de Phil pour le frapper deux fois consécutivement au ventre.

« La technique de la Fureur Divine…

_Phil est… »

            Phil gisait à terre, le souffle coupé et la vision trouble. John se plaça juste au-dessus de lui menaçant.

« Meurs. »

            Il tira son sabre et l’abattit sur lui mais Shin l’arrêta en frappant avec le pommeau de son katana contre un pilier.

« Je pense que cela suffira, John.

_Oui. »

 


 
 
 

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